Un réfugié dans la blogosphère: Jacques Brassard

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Depuis qu’il a quitté la politique, l’ex-ministre péquiste Jacques Brassard est devenu le pendant de droite de VLB.

De son Lac-Saint-Jean, il a lancé six ans durant, dans ses chroniques de l’hebdomadaire Le Quotidien, oukases et onomatopées contre l’internationale des gauchistes, écologistes, étatistes et poteux de tous acabits qui, à son avis, a pris le contrôle du Québec.  C’est un peu le capitaine Haddock de la droite régionale québécoise.Il faut louer son courage. Être pro-Bush en pleine guerre d’Irak, de légalisation de la torture, cela prend du cran. Contester avec fougue que les terriens soient responsables du réchauffement climatique, cela prend du sang froid.  Sur toutes ces questions je suis en désaccord avec Jacques dans 110% des cas — c’est une moyenne.

Mais il a décidé de mettre un terme à sa chronique, écrit-il, car son éditeur était mécontent d’un texte où il dénonçait avec verve l’ascension médiatique de Steven Guilbeault. L’article, intitulé Mgr Guilbeault et que l’on peut lire ici, suinte la mauvaise humeur mais n’a rien de diffamatoire. Extrait:

Il est à toutes fins pratiques le Professeur Tournesol attitré de Radio-Canada. Récemment, en zappant le matin ( ce qui m’arrive rarement ), je l’ai vu et entendu à l’émission Les Lionnes. Il pérorait sur le climat tout en dénigrant le PM Harper devant des Lionnes, douces comme des agneaux, en extase devant le  » guide spirituel  » et buvant comme du petit lait ses doctes et prétentieux avis. En fait, à ma connaissance, je n’ai jamais vu ce fat personnage sérieusement questionné et talonné par les animateurs-bureaucrates de la société d’État. Ces derniers ne sont toujours que des faire-valoir lui permettant de présenter sa salade sur la forêt où sur le climat. Jamais de questions embarrassantes qui risqueraient de mettre à nu les lacunes et les faussetés de sont bric-à-brac doctrinal.

Parti des pages du Quotidien, Jacques se recase dans la blogosphère. Il s’est mis à son clavier le 11 novembre et ses fans peuvent l’y retrouver. Étant foncièrement favorable à la polyphonie, en démocratie, j’applaudis à cette nouvelle. Lorsque je n’aurai plus de café, je pourrai aller lire son dernier billet pour faire augmenter mon rythme cardiaque.

Je signale l’arrivée d’une autre grande signature dans le cyberespace: Jacques Parizeau. Il a ouvert cette semaine un blogue chez son éditeur, où il discute, pour l’instant, de la teneur de son dernier livre. À suivre.

(Photo PC)

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !