USA: No vacation nation !

tobinNous interrompons (comme chaque vendredi) le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

Si vous passez plus de neuf jours de vacances aux États-Unis cet été, vous y passerez davantage de jours de vacances que le total des jours de vacances auquel ont droit les salariés américains.

Non, pardon, je me suis trompé. Ce sera plus de jours de vacances que ce que les employeurs américains daignent laisser à leurs salariés — heureusement massivement non-syndiqués comme on le sait.

Je consacre ma chronique du vendredi à ce détail car on a beaucoup parlé, dans nos discussions sur la richesse comparée des Ricains et des Québécois, des 270 heures de plus par année travaillées, en moyenne, par nos voisins du sud.

Voici le tableau, compilé par le Center for Economic and Policy Research, des jours de congés légalement requis dans les pays de l’OCDE et aux États-Unis:

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Moi non plus je n’avais pas trouvé les USA au début. C’est complètement à droite (cliquez pour agrandir)

Mais les entreprises, dont les organisations sont farouchement opposées à tout minimum légal de prises de vacances, (un projet en ce sens a mordu la poussière en 2009) ne sont pas complètement folles. Elles offrent tout de même quelques jours de congé dans l’année:

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Vous me ferez croire qu’un tel niveau d’absence de congés est volontaire… (Cliquez pour agrandir!)

Conclusion de l’étude du CEPR:

Les États-Unis sont le seul pays économiquement avancé qui ne garanti à ses salariés aucune vacance payée et figure parmi un très petit nombre de pays riches qui ne requièrent pas des employeurs d’offrir au moins quelques congés rémunérés.

En l’absence de conditions minimales fixées par la loi, environ le quart des salariés américains n’ont aucun jour de vacance ou de congé payé pendant l’année. Le total de la moyenne des vacances et congés payés  — 15 au total –  alloués par le secteur privé aux États-Unis ne se qualifierait pas pour satisfaire la norme minimale légale de 19 pays riches examinés ici. (La moyenne américain ne franchit que le minimum de 10 jours exigé au Japon.)

(Merci à mon ami Twitter Citoyen Viau pour ce signalement.)

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :

Les billets « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, tant s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.
Ce contenu a été publié dans États-Unis, Temps dur pour les détracteurs du modèle québécois par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !