Voir: le 11 septembre, bien au-delà des tours

Je sais, vous êtes au bord de l’indigestion de documentaires sur le 11 septembre. Je ne vous en proposerai pas. Mais si l’événement vous a ouvert l’appétit pour la politique américaine de l’époque, je vous propose un excellent programme double. Les films consacrés à George W. Bush et à son vice-président Dick Cheney. Ce sont deux bijoux.

Le réalisateur Oliver Stone jure que chaque réplique de son film W. de 2008 est rigoureusement exact (il publie toujours toutes les sources) donc y compris le moment où le président est choqué d’apprendre que Saddam Hussein ne possédait pas d’armes de destructions massives, donc que la raison invoquée pour le renverser était bidon. Il aurait été, comme les autres américains, parmi les désinformés. Le jeu d’acteur est magnifique, la réalisation formidable et la tension entre W. et son père le président vaut le détour.

Dans Vice (2018) l’acteur Christian Bale donne corps au vice-président le plus détesté de l’histoire, donc le plus intéressant. Comme dans W. il s’agit d’une biographie, on le prend donc jeune homme et on le suit jusqu’au pouvoir… et à l’abus de pouvoir.

Comme pour W., et peut-être plus encore, les performances d’acteurs sont époustouflantes et le souci de la vérité historique est au rendez-vous. Évidemment, il n’était pas besoin d’en rajouter.

Plus proche du 11 septembre le tout récent À quel prix/Worth de Netflix prend la tragédie sous l’angle de la compensation des victimes. Comment évaluer la perte ? L’avocat choisi pour diriger l’opération, campé par l’excellent Michael Keaton, croit pouvoir appliquer une règle à tous, mais se heurte à la complexité du réel. Tel pompier mort avait deux filles illégitimes, doivent-elles être compensées ? Un autre défunt, gay, comptait se marier avec son partenaire mais ses parents refusent de lui reconnaître une place dans sa vie. Légalement, que faire ? Les avocats des PDGs ayant péri réclament, non seulement le remplacement de leurs salaires futurs, mais des gains potentiels qu’ils auraient tiré du marché. Le film réussit à rendre touchante une histoire de chiffres.

Finalement la toujours excellente émission Frontline vient de mettre en ligne ses deux documentaires de 2014 intitulés « United States of Secrets » sur l’inimaginable déploiement des agences de renseignement et de collecte de données aux USA pendant les années suivant le 11 septembre. À couper le souffle. Ils sont ici:


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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !