Wikileaks a mis en ligne des dépêches diplomatiques américaines de 2004 à 2009 provenant d’Ottawa, de Québec et de Montréal où on trouve ici et là quelques petites informations intéressantes.
Ainsi, en novembre 2004, la Consule générale voit Bernard Landry, chef de l’opposition péquiste. (Note: ces rencontres avec les leaders politiques québécois sont normales, fréquentes et usuelles.)
Elle résume les explications données « sur un ton presque professoral », note-telle, par le chef péquiste:
Malgré des débats internes intenses dans les rangs péquistes et une remise en cause du leadership de Landry, le chef du PQ semblait imperturbable et a assuré avec confiance que le Québec serait une nation indépendante d’ici cinq à dix ans.
Ce qui donnait une fenêtre de novembre 2009 à novembre 2014. Mais tout, à l’époque, n’était pas rose pour autant:
Le PQ est actuellement en déroute, et Landry lui-même l’a reconnu pendant la rencontre. Il a soutenu, cependant, que le PQ ne fait que digérer sa dernière défaite électorale et qu’il sortira de cette période d’introspection plus fort et prêt à prendre le pouvoir.
Landry sur Boisclair
Après sa démission comme chef du PQ en 2005, puis son remplacement par André Boisclair, Bernard Landry est réinvité à la table des américains, en novembre 2005, pour un petit déjeuner où le délégué général français, François Alabrune, est également présent.
Landry donne son avis, généralement favorable, sur André Boisclair, le nouveau chef. Mais on trouve ce petit échange:
Interrogé par le conseiller politique sur la profondeur de l’engagement de Boisclair envers la souveraineté, Landry a souri, fait une pause, et a réponde: » Il sait que s’il veut être le chef du Parti québécois, il doit soutenir la souveraineté. »
Quant aux chances d’élection de Boisclair, Landry explique que:
La question de l’usage de la cocaïne n’est pas ce qui sera vraiment problématique, mais son homosexualité qui l’empêchera d’être populaire auprès des immigrants africains et latino-américains. Bien que Boisclair ne ‘dispose pas des mêmes entrées’ que Landry auprès des communautés immigrantes, Landry lui-même l’aidera à faire sortir le vote immigrant à l’élection.
L’échéancier référendaire de Boisclair
Toujours fin 2005, André Boisclair rencontre la Consule Générale et lui tient un tout autre propos quant à ses intentions souverainistes:
Boisclair nous a déclaré que si le PQ gagne la prochaine élection, il ne perdrait pas son temps à introduire des réformes aux programmes gouvernementaux mais viserait plutôt à tenir un référendum dans les six mois après l’élection.
Les élections ayant eu lieu le 27 mars 2007, le référendum sur la souveraineté aurait été tenu le… 1er octobre 2007 !
Demain: Quand Ottawa prédisait la victoire de… Pauline Marois