Santé aux USA: Le pire n’est pas toujours sûr, Alléluia !

Supreme-Court-Obamacare

Un diplomate américain de carrière, de toute évidence démocrate, rencontré lors d’un séjour à l’étranger, et en pleine montée du Tea Party, s’était laissé aller devant moi: « Quand on pense qu’on a vraiment atteint le fond du baril, que ça ne pourrait être pire, c’est pire ! »

Il parlait de la propension de la politique américaine de décevoir les progressistes depuis, disons, la démission de Nixon.

Mais en ce jour de juin 2012, contre presque toute attente, le pire n’est pas arrivé. Le pire étant la décision de la Cour suprême d’invalider la réforme de la santé qui allait — et donc qui va — faire entrer les États-Unis dans le XXeme siècle (oui oui, le XXe, pas le XXIe, comme je l’ai expliqué ici) en faisant en sorte que la première puissance mondiale devienne la dernière société industrialisée à offrir à la quasi totalité de ses citoyens une couverture d’assurance-maladie.

Il y avait fort à parier que les juges, qui avaient, il faut le rappeler, élu George W Bush en 2000 en interrompant le processus de recomptage des bulletins en Floride, qui allaient ensuite asséner un coup très dur au processus démocratique en permettant aux entreprises et aux milliardaires de dépenser impunément, et anonymement, dans les campagnes électorales, allaient frapper au coeur de la réforme Obama.

Eh bien non. Surprise entre toutes, le juge-en-chef John Roberts, conservateur, a décidé de se joindre aux quatre juges plus libéraux pour donner une majorité en faveur de la loi — et contre les 26 États républicains qui en contestaient la constitutionalité.

On peut penser que Roberts n’est pas entiché de la loi elle-même, mais il a eu la sagesse affirmer, dans le jugement, la chose suivante: « Ce n’est pas notre boulot de protéger les citoyens des conséquences de leurs choix politiques » !

Alléluia !