J’ai toujours trouvé divertissantes les analyses post-électorales. Beaucoup de plumes qui n’osaient se hasarder, la veille du vote, à en prévoir l’issue se révèlent parfaitement lucides sur les causes de la victoire de l’un, de la défaite de l’autre. Ils peuvent désormais vous dire exactement, dans l’enchevêtrement des causes et des effets, ce qui a marché, ce qui a échoué. Ils sont péremptoires. Le candidat défait aurait dû savoir que sa stratégie était mauvaise – non mais c’était parfaitement prévisible ! Ça crève les yeux ! C’en est presque risible.
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Planète Trump
Le monde va changer. Donald Trump no 2 s’en occupe. Son premier mandat, en rétrospective, n’était qu’un apprentissage. En 2016, la victoire l’avait pris par surprise. Il n’avait pas la moindre idée du fonctionnement du pouvoir. Il l’a appris depuis. Aujourd’hui, rarement un candidat aura été aussi équipé pour investir, dès son entrée en fonction, le 20 janvier, toutes les structures du pouvoir. Même s’il ne met pas en pratique la totalité des recommandations du Project 2025 coordonné par le think tank trumpiste Heritage Foundation, le travail de déblayage est accompli.
Mauvaise influence
Lorsque Justin Trudeau parle sérieusement, et en ce cas précis de l’ingérence étrangère, cela donne une citation comme celle-ci : « Nous sommes un pays assez grand pour que la Chine ou l’Inde nous visent, mais trop petit pour que notre riposte leur cause un tort réel. Nous sommes proches des États-Unis, donc, en nous visant, ils leur envoient un message à eux, mais puisque nous n’avons pas la force de rétorsion des États-Unis, ils peuvent se permettre d’être plus agressifs envers nous. Des pays du monde entier l’ont compris à propos du Canada — nous avons cette glorieuse diaspora où les gens viennent de tous les coins du monde, mais cela donne aussi aux pays qui se sentent menacés par notre modèle, ou notre diversité, un levier pour influencer nos politiques. »
Contre-communiqué francophone
Vous vous êtes jetés, comme moi, sur le communiqué final du 19e Sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Vous avez été éblouis, comme moi, de constater que notre langue belle y était représentée par 88 chefs d’État et de gouvernement représentant 320 millions de francophones. Vous êtes donc convaincus, comme moi, que la famille francophone, sachant « Créer, innover et entreprendre » — les thèmes du sommet —, vogue désormais de succès en succès.
Macron: ingérence et indifférence (Version intégrale)
On doit reconnaître au président français, Emmanuel Macron, un talent hors-normes : il sait se rendre impopulaire. Si les deux élections présidentielles qui l’ont porté et maintenu au pouvoir avaient été des référendums sur ses qualités à lui, il aurait mordu la poussière. Il n’est président que parce que les Français l’estimaient moins dommageable à leur pays que la seule autre option disponible en fin de parcours: Marine Le Pen. En 2022, il avait fédéré, contre elle, 59 % des voix. Qu’a-t-il fait de ce tremplin ? À l’élection législative qu’il a lui-même provoquée, en juin pour obtenir une « clarification », il l’a obtenue : seulement 23% des électeurs ont appuyé son parti.