Après Charest: la stratégie non-québécoise des conservateurs

Le retrait de Jean Charest de la course au leadership du Parti conservateur vient de modifier du tout au tout la dynamique de la course. Certes, son absence rendra les débats beaucoup moins intéressants. Surtout, l’abstention d’un candidat-vedette venu du Québec va recentrer la stratégie conservatrice vers un des scénarios de succès potentiel: un scénario qui exclut le Québec.

L’histoire récente des hauts et des bas des conservateurs au Canada permet de tirer deux grandes leçons.

Ce qu’Andrew Scheer emprunte à Donald Trump

Énonçons d’abord une absolue certitude, Andrew Scheer n’est pas Donald Trump. En fait, personne n’est Donald Trump sauf, bien sûr, Donald Trump, ce qui est une très bonne chose.

Mais moi qui suis de très près l’actualité américaine depuis des années, je ne peux m’empêcher de voir comment, sous les conservateurs de Stephen Harper et maintenant d’Andrew Scheer, plusieurs des traits les plus détestables du Parti Républicain américain se sont installés dans notre paysage politique. Certains ont surgi avec plus d’ampleur même au cours de la présente campagne électorale.

L’odieuse malhonnêteté des pubs conservatrices

Pubs conservatricesCe n’est pas un secret, les campagnes électorales ne sont pas des périodes de grâce pour les nuances. Le but du jeu étant de se distinguer de l’adversaire, chaque parti veut noircir le trait pour apparaître nettement différent, donc meilleur, que les partis adverses.

Ainsi, lorsque Justin Trudeau affirme que la réduction d’impôt promise par les conservateurs va surtout profiter aux riches, il tord le cou à la vérité. Certes, ceux qui paient davantage d’impôts vont en tirer, proportionnellement, un plus grand profit. Mais l’essentiel des sommes dégagées vont se retrouver dans les poches des Canadiens de la classe moyenne.

Pourquoi pas Stéphane Dion à la Cour suprême ?

téléchargementLe grand ami de l’autonomie québécoise, le député libéral Stéphane Dion, sera une des poids lourds du comité qui va aider Stephen Harper à choisir un bon juge venu du Québec pour la Cour suprême.

C’est une bonne nouvelle pour le trudeauisme et la centralisation. Pour le Québec, un peu moins.

Cette Cour suprême a récemment invalidé une loi sur les écoles passerelles, qui avait été adoptée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale. Oui, à l’unanimité !

Harper : mode d’emploi

5104ZlCxwlL._BO2204203200_PIsitb-sticker-arrow-clickTopRight35-76_AA278_PIkin4BottomRight-5222_AA300_SH20_OU01_-e1339082064958Le premier ministre du Canada semble cyclothymique.

Pendant de longs mois, il peut mener son gouvernement comme une pièce d’horlogerie bien huilée, faire progresser ses dossiers contre vents et marées, marquer des points. On reconnaît alors son sens de la stratégie, son intelligence tactique, sa capacité de communiquer  ses idées à une portion croissante de Canadiens qui en ont fait « leur » premier ministre.

Puis, vient une période de cafouillages, d’annonces bâclées, de dépenses folles, de mensonges éhontés. Où est passé, alors, l’habile capitaine Harper ?