1992: L’architecture de l’impasse

Note: Le texte qui suit est l’analyse du résultat référendaire d’octobre 1992, au Canada-anglais et au Québec, tel qu’il figure dans un des chapitres finaux du livre Le Naufrageur qui raconte les péripéties de la campagne et des négociations qui l’ont précédées.

Bonne lecture.


C’est pas fini tant que c’est pas fini.
— Robert Bourassa et Bob Rae,
citant Yogi Bera, à Montréal, sept jours avant le vote.



1992: Le référendum refoulé

Lorsque je souhaite être facétieux avec mes amis fédéralistes, ce qui m’arrive assez régulièrement, je leur pose deux questions. D’abord : quel était le résultat, au Québec, du référendum sur la Constitution de Pierre Trudeau ? Généralement, mon interlocuteur cherche laborieusement la réponse dans son cerveau, un peu comme s’il était soumis à un vox pop de Guy Nantel. En l’absence de réponse, j’enchaîne : bon, alors comment avez-vous voté ? Cela provoque, chez la plupart, un chaos synaptique.

Meech et le « Quoi qu’on dise… » de Bourassa: La vraie histoire

Robert Bourassa nage. C’est un exercice auquel il s’astreint quotidiennement, pour garder la forme. C’est aussi une cérémonie. Un rituel qu’il accomplit chaque fois que sa fonction l’oblige à un effort particulier, à une décision difficile. « Dans les moments importants, je vais nager pour dégager l’esprit de la déclaration — comme je ne lis pas de texte écrit. J’improvise d’une certaine façon, dans la forme sinon dans le fond. »

Le PLQ de l’après-Meech: Aux origines du mensonge

Les archives parlent. Il y a 25 ans, alors que le Canada vient de dire non au Québec et que 60% des Québécois souhaitent se donner un pays, le chef du PLQ, Robert Bourassa, leur ment. Il leur dit qu’ils sont « maîtres de leur choix » et qu’il est ouvert à toutes les solutions « sauf le statu quo ».

Tommy Chouinard de La Presse rapporte ce matin ce que Bourassa disait, en privé, à ses ministres, en juillet 1990: le contraire de ce qu’il affirmait aux Québécois. Extraits:

Les aventures de Marcel Masse à Ottawa

En nous quittant, Marcel Masse laisse derrière lui tout un univers: celui des nationalistes québécois conservateurs, politiquement nés avec la Révolution tranquille, repêchés par la tentative de réconciliation lancée par Brian Mulroney en 1984, déçus par son échec, puis ralliés à la cause souverainiste à temps pour le référendum de 1995.