Le livre maudit

Dans toute cette affaire, une chose est certaine : l’épouse du maire avait un exemplaire du livre. Pire, elle en avait acheté une dizaine pour les distribuer. Ce n’était pas pour en dénoncer la teneur. Devant la salle du conseil municipal, pleine comme un oeuf début avril, elle s’en est excusée. Que penser, cependant, du mari de l’épouse du maire ? La seule présence du brûlot dans sa résidence ne le rend-il pas indigne de sa fonction ? Il affirme ne pas l’avoir lu, exprime son désaccord avec sa distribution par sa conjointe, avec laquelle, précise-t-il, il n’est pas toujours d’accord. Mieux, il a voté avec les autres conseillers pour dénoncer, unanimement, l’infâme ouvrage. Est-ce suffisant ?

Mésaventures esclavagistes en Nouvelle-France (intégral)

Au début, les esclaves autochtones achetés par des colons français prenaient presque tous la poudre d’escampette. C’est que d’autres colons, opposés à cette sujétion, leur révélait  que l’esclavage était illégal en France et en Nouvelle-France et qu’ils pouvaient donc déguerpir.

Cette chronique, bientôt illégale

Le ministre canadien de la Justice, David Lametti, est d’accord. Son collègue ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, grand ami du premier ministre, l’est aussi. S’ils n’agissent pas avec suffisamment d’empressement, le NPD déclare qu’il va leur forcer la main. Car la chose est urgente. Un peu partout au Canada, on trouve un nombre croissant de « négationnistes ». Des gens qui osent mettre en doute tout ou partie des récits autochtones et de la Commission vérité et réconciliation sur ce qui s’est passé dans les pensionnats. Il convient donc de taper sur ces malotrus à coups de Code criminel.

L’étincelle autochtone des Lumières

Kondiaronk signant la Grande Paix en 1701

Liberté, égalité, fraternité. Mais où sont-ils allés chercher tout ça ? Comment des penseurs, Rousseau, Voltaire, Locke, Jefferson et les autres, vivant dans des sociétés parfaitement inégalitaires, où régnaient depuis des millénaires l’arbitraire, l’abus de pouvoir, le règne des dogmes religieux, ont-ils pu même concevoir que les individus pouvaient être libres, avoir des droits, s’affranchir de leurs maîtres, être égaux ? L’ancienne agora citoyenne grecque, la République romaine pouvaient certes les inspirer, comme les nombreuses révoltes françaises et européennes contre la tyrannie, des villes parfois devenues des communes et pronant la fraternité, les Anglais qui avaient renversé leur roi, les Hollandais gouvernés par leurs provinces unies.

À la rescousse de l’Été des Indiens (intégral)

C’est la faute des chutes du Niagara. La géologie ayant posé ce gigantesque obstacle sur sa route, René-Robert Cavelier de La Salle et ses hommes durent rebrousser chemin. Ils pensaient canoter vers la Chine, ses soies  et ses épices, mais revinrent bredouilles sur les terres de leur Seigneurie de Côte Sainte-Sulpice. Par dérision, les habitants les surnommaient « les Chinois » et leurs terres, « Lachine ».