Dollard des Ormeaux, guérilléro

Fut un temps, où Dollard était, sur son char allégorique, une des stars du défilé de la Saint-Jean-Baptiste. Il avait sa journée bien à lui. Des célébrations lui étaient spécifiquement dédiées, fin mai, d’Edmonton à la Nouvelle-Angleterre. Le maire, l’évêque, les députés prononçaient des discours, déposaient des gerbes de fleurs, bénissaient des drapeaux. Des soldats de l’armée canadienne y étaient au garde à vous, les chorales entonnaient des chants patriotiques, le tout arrosé, à la nuit tombée, de feux d’artifices. On était dans les années 1920. Dollard des Ormeaux, mort au combat pour défendre en mai 1660 la petite colonie montréalaise contre l’assaut de 800 Iroquois, faisait l’unanimité. (Sauf chez les Mohawks, descendants des Iroquois qui, invités à une des cérémonies, se portèrent pâles.)

Confusions nationales

Avertissement : ceci est un communiqué fictif.
Québec (Québec), le 7 mai 2034 — L’Assemblée nationale du Québec tient à rappeler à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador que l’histoire de l’occupation du territoire sur le cadran nord-est du continent ne peut faire abstraction de l’arrivée des colons français et de leur impact considérable sur le développement du Québec.


Le livre maudit

Dans toute cette affaire, une chose est certaine : l’épouse du maire avait un exemplaire du livre. Pire, elle en avait acheté une dizaine pour les distribuer. Ce n’était pas pour en dénoncer la teneur. Devant la salle du conseil municipal, pleine comme un oeuf début avril, elle s’en est excusée. Que penser, cependant, du mari de l’épouse du maire ? La seule présence du brûlot dans sa résidence ne le rend-il pas indigne de sa fonction ? Il affirme ne pas l’avoir lu, exprime son désaccord avec sa distribution par sa conjointe, avec laquelle, précise-t-il, il n’est pas toujours d’accord. Mieux, il a voté avec les autres conseillers pour dénoncer, unanimement, l’infâme ouvrage. Est-ce suffisant ?

Mésaventures esclavagistes en Nouvelle-France (intégral)

Au début, les esclaves autochtones achetés par des colons français prenaient presque tous la poudre d’escampette. C’est que d’autres colons, opposés à cette sujétion, leur révélait  que l’esclavage était illégal en France et en Nouvelle-France et qu’ils pouvaient donc déguerpir.

Cette chronique, bientôt illégale

Le ministre canadien de la Justice, David Lametti, est d’accord. Son collègue ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, grand ami du premier ministre, l’est aussi. S’ils n’agissent pas avec suffisamment d’empressement, le NPD déclare qu’il va leur forcer la main. Car la chose est urgente. Un peu partout au Canada, on trouve un nombre croissant de « négationnistes ». Des gens qui osent mettre en doute tout ou partie des récits autochtones et de la Commission vérité et réconciliation sur ce qui s’est passé dans les pensionnats. Il convient donc de taper sur ces malotrus à coups de Code criminel.