François Legault avait une décision lourde de sens à prendre cette semaine. Son parti allait-il garder le flambeau de la laïcité, dans la foulée de l’adoption il y a cinq ans de la loi sur ce sujet, ou allait-il signifier aux Québécois que sa soif de laïcisation était étanchée et qu’il n’irait pas plus loin ?
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Le rapetissé
Je m’inquiète pour François Legault. Sérieusement. D’abord, il faut lui rendre l’hommage qui lui est dû. Il y a 13 ans, il a lancé l’entreprise la plus ardue qui soit : créer un nouveau parti politique. Il n’avait qu’un objectif : devenir un premier ministre qui allait propulser, comme il s’en croyait capable, l’économie québécoise. Simultanément, il souhaitait redonner du tonus au système d’éducation. Le reste ? Des distractions.
Sacha Guitry et les mystères du troisième lien
Quand on croit que tout a été dit sur un sujet, il faut se tourner vers Sacha Guitry. Dramaturge, cinéaste et bon vivant, Guitry avait l’art de trouver du sens dans la bêtise, et inversement. Il m’a donc semblé qu’il était la seule personne au monde, vivante ou morte, qui pouvait nous éclairer utilement sur la décision du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de faire revivre le troisième lien.
L’obsession ontarienne (intégral)
Il faut savoir ce qu’on veut, dans la vie comme en politique, sauf si on se satisfait d’une vie contemplative. René Lévesque souhaitait faire du Québec “un pays normal”, ce qui était à la fois ambitieux mais non prétentieux, à son image. Jean Charest visait plus haut. Faire du Québec, spécifiquement, un “paradis des familles”, et plus généralement le faire “briller parmi les meilleurs”. Nous avons assisté depuis à un rapetissement des attentes, car Philippe Couillard avait lancé son action gouvernementale en se fixant comme horizon “la moyenne canadienne”. Comptable, et s’avisant peut-être que le pétrole de l’Alberta faisait gonfler cette moyenne, François Legault réduisit le champ des possibles en choisissant comme étalon-or la seule Ontario.
Les fausses bonnes idées
Il y a des moments, en politique, surtout au sommet de la pyramide, où on se sent bien seul. C’est encore plus vrai lorsque la vie s’entête à vous projeter des ennuis groupés. Le poids de la responsabilité est écrasant. Tous les regards sont pointés sur vous. Les conseils qu’on vous donne ont toujours la même caractéristique : ils sont contradictoires. De journées glauques en nuits blanches, vous tentez d’imaginer une voie de sortie. Un changement de cap ? Une retraite stratégique ? Une avenue complètement nouvelle ? Ou encore une surenchère.