Secrets d’histoire

Il y a quelque chose de noble dans l’entreprise de réparation historique en cours, au Québec, au Canada et en Occident. Oser affronter les côtés sombres de son passé. Admettre que son histoire n’est pas qu’une épopée des plus brillants exploits. Nommer les discriminations, les spoliations, les internements. Sauf, évidemment, pour les parias.

(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)

Lire: Vallières/Laporte: le révolutionnaire et le réformiste

Cela m’est venu comme ça. Lire, une après l’autre, les biographies de deux Pierre qui ont marqué de façon complètement différente notre imaginaire: Vallières, né en 1938 et devenu célèbre pendant les années 1960, et Laporte, né en 1921, figure majeure du journalisme dans les années 50 puis de la politique dans les années 1960.

Comment ont-ils vraiment tué Pierre Laporte ?

La cellule Chénier, qui a enlevé Laporte. Seuls Simard et Jacques Rose sont présents au moment du décès

Comptez jusqu’à 30, lentement. Pour une personne qui applique un mouvement de torsion sur une chaînette autour du cou d’un homme d’âge mur, c’est le temps maximal qu’il faut pour forcer l’homme à se taire. Le temps qu’il faut pour qu’il perde connaissance. Si la pression est alors relâchée, l’homme reprendra conscience dans moins de 30 secondes.

Lire : Octobre, l’impressionniste et l’encyclopédiste

Dans l’offre de livres sur les 50 ans d’Octobre, ceux de Jules Falardeau et de Louis Fournier sont en un sens d’heureux cousins. Falardeau dans La crise d’Octobre 50 ans après offre un survol, magnifiquement illustré, du climat qui régnait pendant cette année folle. On voit, on touche, on goûte à l’époque.

Fournier dans sa réédition mise à jour de FLQ – Histoire d’un mouvement clandestin, nous entraîne dans l’enfilade des événements avec une précision de moine. Chaque attentat, chaque arrestation, chaque publication du FLQ, chaque sous-groupe de révolutionnaire.

Excuses d’Octobre: lettre à François Legault

Monsieur le Premier ministre du Québec,

Il y a 50 ans, des centaines de vos concitoyens étaient réveillés en pleine nuit et conduits, sans mandat ou accusation, dans des cellules. Ce fut le pire abus de pouvoir de notre histoire moderne.

Une période noire où le délit d’opinion, principalement indépendantiste, était passible de prison, de harcèlement et, en plusieurs cas, de violence policière.