Mésaventures esclavagistes en Nouvelle-France (intégral)

Au début, les esclaves autochtones achetés par des colons français prenaient presque tous la poudre d’escampette. C’est que d’autres colons, opposés à cette sujétion, leur révélait  que l’esclavage était illégal en France et en Nouvelle-France et qu’ils pouvaient donc déguerpir.

L’étincelle autochtone des Lumières

Kondiaronk signant la Grande Paix en 1701

Liberté, égalité, fraternité. Mais où sont-ils allés chercher tout ça ? Comment des penseurs, Rousseau, Voltaire, Locke, Jefferson et les autres, vivant dans des sociétés parfaitement inégalitaires, où régnaient depuis des millénaires l’arbitraire, l’abus de pouvoir, le règne des dogmes religieux, ont-ils pu même concevoir que les individus pouvaient être libres, avoir des droits, s’affranchir de leurs maîtres, être égaux ? L’ancienne agora citoyenne grecque, la République romaine pouvaient certes les inspirer, comme les nombreuses révoltes françaises et européennes contre la tyrannie, des villes parfois devenues des communes et pronant la fraternité, les Anglais qui avaient renversé leur roi, les Hollandais gouvernés par leurs provinces unies.

Célébrer Angélique

Le procès et l’exécution de l’esclave noire Maire-Josèphe-Angélique furent un événement majeur de l’histoire de Montréal du XVIIIe siècle. En ce Mois de l’histoire des Noirs, quoi de mieux que de se rappeler sa mémoire et célébrer sa soif de liberté.

On peut forcer le trait en résumant l’affaire ainsi : accusée sans preuve formelle d’avoir allumé un incendie qui allait détruire 45 immeubles, dont l’hôpital Hôtel-Dieu, Angélique fut le bouc émissaire de la vindicte populaire, condamnée à être humiliée, torturée, à avoir la main coupée, puis à être brûlée vive devant une foule haineuse.

Territoires non cédés, faut-il céder ? (Texte intégral)

Mes remerciements, d’abord, aux frères Molson, propriétaires du Canadien, pour avoir crevé l’abcès. En proposant gauchement d’accuser avant chaque match leurs centaines de milliers de partisans montréalais d’avoir injustement planté leurs pénates sur un territoire Mohawk non cédé, ils ont propulsé à l’avant-scène un débat qui mijotait à feu doux depuis quelques années. Faut-il vraiment, dans un geste certes ancré dans la bonne volonté, affirmer que nous sommes tous, au fond, des voleurs ?

Tous esclavagistes ! (texte intégral)

Lorsque Cartier, Champlain, Maisonneuve mettent pied en Amérique, ils arrivent sur un continent esclavagiste. Des nations autochtones rencontrées leur offrent un cadeau: un esclave capturé lors d’une bataille contre une nation ennemie. Ces prisonniers de guerre sont maltraités, torturés, souvent tués. En Mohawk et Onondaga, le mot pour les désigner signifie « domestiqué » ou « dompté ». Chez les Outaouais, Ojibwés et Cris,  il signifie « animaux ». Au moins, ce malheur n’est pas héréditaire. Les survivants et leurs enfants sont adoptés dans la nation, intégrés, et cessent d’être en état de servitude.