Ce serait combien, trop ? Quand j’étais député de l’opposition, c’était une de mes questions favorites. Au premier ministre qui défendait la scandaleuse augmentation de rémunération des dirigeants qui avaient lancé Bombardier dans le mur. Au ministre des Finances qui justifiait les millions en primes accordées au président de la Caisse de dépôt. À celui de l’Énergie qui applaudissait le doublement de la rémunération du président d’Hydro. Ils étaient toujours d’accord avec ces hausses. Ils avançaient même qu’ailleurs, en Ontario, à New York, pour des postes équivalents, c’était davantage encore. Ah oui ? Alors, dites-moi, ce serait combien, pour vous, trop ?
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Le virus de l’inégalité
Au début, il semblait y avoir une justice dans notre infortune collective. Lorsque les marchés ont compris que l’économie allait trinquer, ce n’est pas que le pétrole qui a perdu sa valeur. Tous les REERs du monde ont plongé, presque toutes les actions de presque toutes les compagnies.
Comme une immense marée basse, emportant avec elle tout ce qui flotte, les bateaux de croisière, bien sûr, les petites chaloupes et les yacht de luxe. On annonçait la baisse de valeur des fortunes des grands milliardaires. Ils n’étaient pas dans la misère, certes. Mais leur étoile pâlissait.
À voir: Voyage dans le gâchis brésilien / La valeur de l’excès
Si vous êtes comme moi, vous n’avez suivi que d’un oeil, mais d’un oeil attristé, les péripéties politiques brésiliennes des dernières années.
La destitution de la présidente Dilma Rousseff, l’emprisonnement de Lula. L’arrivée au pouvoir d’un Donald Trump local.
Comment le parti des travailleurs de Lula a-t-il pu sombrer dans la corruption au point de perdre la présidence et d’ouvrir la voie à la droite ?
Lire: Stiglitz et les ratés de la concurrence
Dans cet ouvrage écrit avec pédagogie, pour un public vaste, le Nobel Joseph Stiglitz examine les maux qui minent le capitalisme au XXIe siècle… et propose des remèdes.
Son diagnostic n’est pas qu’économique. Il est à bon droit troublé par la montée de l’avidité, de la cupidité et de l’absence de scrupules maintenant visibles dans presque tous les cercles de pouvoir aux États-Unis.
Comment faire des milliards à la mode Albert Frère et Desmarais ?
Comment s’enrichir, lorsqu’on est déjà riche, en siphonnant des centaines de millions à des institutions publiques ? Denis Robert (qui a mis au jour le scandale Clearstream) et Catherine Le Gall démontent patiemment le mécanisme privilégié par Albert Frère (principalement) et son partenaire de longue date Paul Desmarais.
À travers quatre transactions économiquement inexplicables réalisées pendant les années 2000, les journalistes d’enquête ouvrent le sac à outils de ceux qu’ils appellent des prédateurs – car ils ne créent pas de produit, de service, de valeur, seulement des échafaudages financiers qui leur rapportent gros et qui vident les caisses d’institutions publiques.