La zone radioactive

J’ai tout de suite vu que ça poserait un énorme problème. La caricature de Chapleau, dans La Presse de mercredi dernier, reprenait une illustration du film sur le vampire Nosferatu de 1922 pour montrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’apprêtant à planter ses longues griffes sur la ville de Rafah, à Gaza. Wow, me suis-je dit, ils ont laissé passer ça !

Le ressac n’a pas tardé. Aux États-Unis, le journaliste d’origine torontoise David Frum a dénoncé la chose sur X auprès de son million d’abonnés. Le Jerusalem Post, entre autres, en a fait état. Ici, l’ambassadeur israélien, des personnalités et organisations juives ont réclamé et obtenu le retrait du dessin maudit, rappelant notamment que les Nazis avaient utilisé la même imagerie dans leurs campagnes antisémites. La Presse s’est platement excusée.



Le droit de réplique que la Gazette ne publiera pas

Après la publication dans Le Devoir de mon texte Identité anti-québécoise, où je recensais un certain nombre de témoignages sur l’expression de sentiment anti-Québécois dans des écoles montréalaise, la chorniqueuse de la Gazette Toula Drimonis a écrit une chronique où elle m’accusait de vouloir « manufacturer de la panique ». Des gens comme moi sont selon elle responsable de ce mépris, à supposer qu’il existe.

Le festival d’inexactitudes et d’incomplétudes de Toula Drimonis

J’ai une haute idée de la fonction de journaliste, y compris de celle du journaliste d’opinion. J’adore les débats et je ne fuis pas la controverse. Mais j’estime que les faits doivent avoir le premier et le dernier mot. Que le respect des faits (et des personnes) est la condition absolue de la qualité du débat.

C’est pourquoi je ne me retiens pas lorsque j’estime qu’un journaliste ou un journal se permettent de déformer les faits à l’appui de leur opinion.

En attendant la cavalerie

Je suis le premier partant pour critiquer les médias. Ayant été des deux côtés du micro, aller-retour, je peux cartographier les zones d’excellence et de médiocrité, signaler les exploits comme les raccourcis, identifier les terrains vagues, les sables mouvants et, pour changer de métaphore, pointer les verrues, la cellulite et le Botox.

Mais c’est un peu comme pour les Canadiens. On les critique sans arrêt mais, s’ils disparaissaient, on se sentirait étrangement seuls. Parlez-en aux gens de Québec, dont le deuil des Nordiques entame son second quart de siècle.

Impasses ? Par ici les sorties !

Il y a des choses qui devraient pouvoir se régler rapidement, il me semble. Comme je suis toujours disposé à rendre service, voici des pistes pour sortir de quelques impasses.

La carte électorale. Tel un éternel rappel de votre dentiste, toutes les deux élections, la Commission de la représentation électorale insiste : notre démographie est en guerre avec notre démocratie. Le poids électoral du citoyen québécois dépend de son code postal. S’il habite aux Îles-de-la-Madeleine, l’électeur est 4,5 fois plus puissant que le citoyen moyen. Autrement dit, il faut 4,5 fois moins d’électeurs pour choisir un député qu’ailleurs.