Identité anti-québécoise (intégral)

Je passe trop de temps sur X, je le confesse. Mais c’est là que le premier indice m’est apparu, l’an dernier. Un internaute a écrit ceci: “Un de mes vieux chums qui a grandi comme moi dans Villeray. Il est prof au primaire dans une école très multiethnique de Montréal. Il en a assez, il déménage hors de l’île. Loin de l’île. Le gars est pas politisé et pas vraiment plus nationaliste que le Joe moyen. À son école, les jeunes, principalement du Maghreb et d’Haïti, refusent l’identité québécoise. S’il leur dit qu’ils sont Québécois (ils sont la plupart nés ici) : hilarité générale ou même mépris ouvert pour notre nation. Les parents affirment également que leurs enfants sont Marocains, Algériens, Haïtiens mais mon dieu pas Québécois.” J’ai voulu parler à ce prof, mais il a refusé. 

Le témoignage fut commenté. Jason (pas de nom de famille) a renchéri: “J’ai été enseignant à Mtl (maintenant en région) et j’ai vécu cette réalité. Je n’ai jamais eu de troubles avec des classes hétérogènes. C’est quand il y a une grosse part d’élèves de même nationalité (Haïti, pays du Maghreb) qu’un phénomène de mépris du Québec s’affiche.” Un dénommé Claude rapporte: “Mon ex, éducatrice spécialisée, quitte son emploi dans une école semblable à ça dans l’Est de Mtl après la fin des cours cette année. Les comportements et dérives dépassent ce qu’elle peut endurer.” Une mère, Emmanuelle, ajoute: “Mon ado fait le même constat à son école secondaire, les propos sont parfois d’un mépris sidérant. Non, ça va pas bien.”

Intrigué, j’avais rangé tout ça dans un coin de mon ordinateur jusqu’à ce que je lise Le duel culturel des nations (Boréal) d’Emmanuel Lapierre. L’ouvrage, à la fois érudit et personnel, explique combien le vécu des théoriciens du concept de nation imprègne leurs conclusions. Il démontre aussi comment les nations dominantes, toutes intrinsèquement ethniques et civiques, culpabilisent les petites. Lapierre est enseignant. Il écrit: “dans toutes les écoles de la région de Montréal où j’ai travaillé ces 15 dernières années, je n’en reviens pas de constater l’attitude de mépris ou de honte à l’égard de la langue et de la culture québécoise.”

L’anglais domine les corridors

Puis, le mois dernier, j’ai commis l’erreur d’affirmer, dans mon texte École anormale, que le français était la langue commune dans les écoles privées de Montréal. Des enseignants ont assailli ma boîte courriel pour me détromper. Celui d’une école privée très cotée de Montréal, et aux longues racines francophones, témoigne: “Bien que le français soit la langue de travail, dans les corridors, la langue commune est de plus en plus l’anglais. La direction et les professeurs ont beau essayer de renverser la vapeur, rien n’y fait. L’anglais prédomine dans ce milieu très multiethnique. Le français, la plupart de nos élèves non-francophones s’en foutent (une bonne partie des francophones, aussi d’ailleurs).” Pour éviter les représailles, il demande de ne pas être nommé et de ne pas désigner l’école. Mais une de ses collègues confirme ses constats.

J’ai parlé à la directrice générale du collège, Julie Duchesne, qui conteste cette affirmation. Les conversations de corridors, m’assure-t-elle, se font “principalement en français”. Elle ajoute que ses étudiants “sont tous fiers de parler, d’étudier et de vivre en français” et que toutes les interactions entre le personnel d’une part, les jeunes et leurs parents d’autre part, sont “unilingues francophones”. D’autant que l’institution “fait la promotion de la culture québécoise, des traditions, et les œuvres québécoises tiennent une grande place”. Certains des étudiants ont le droit de s’inscrire à l’école anglophone mais “choisissent de faire [leurs études] en français”. Cette version et celle des profs sont, de toute évidence, irréconciliables.

Le mépris des « Kebs »

Mes sources ne contestent pas que le français soit la langue officielle du collège, mais déplorent que ces efforts ne portent pas suffisamment fruit. Et signalent un autre phénomène: “ les élèves détestent les francophones. On fait la vie très dure à ceux qui
veulent parler français et défendre le fait français : ils sont humiliés et dénigrés en personne et sur les réseaux sociaux.

Dans le cadre de son cours, toujours à Régina Assumpta, une autre prof devait aborder le thème de l’identité. Elle raconte : « Alors que nous étions en pleine discussion sur nos valeurs en tant que citoyens, un des deux élèves de souche de mon groupe a levé la main pour s’exprimer. C’est alors que tout le groupe s’est mis à rire et à huer en disant que les Kebs n’avaient pas de valeurs et que nos filles et nos femmes sont en fait des traînées (j’emploie un vocabulaire acceptable ici […]). Je suis rapidement intervenue et fus coupée par un grand gaillard d’origine maghrébine qui m’a lancé : « Madame, vous ne pouvez pas comprendre parce que les Kebs, vous n’avez pas de culture. Vous faites des trucs de Blancs comme aller au chalet et faire du ski et vous n’éduquez pas vos enfants. »

Elle continue : « Que dire de mon petit élève “de souche”, musicien de l’orchestre à cordes du collège, qui a osé jouer un petit rigodon pour égayer notre activité de Noël en classe ? Les élèves se sont mis à rire de lui, à l’injurier et à lui lancer des objets. Plus tard, cette même journée, de la musique libanaise se faisait pourtant entendre dans la salle de niveau où tous les élèves se rassemblent et où plusieurs se sont mis à danser le dabkeh sous les applaudissements de la foule en délire. »

Elle poursuit : « Et comment se porte aujourd’hui cette élève québécoise francophone qui, en classe, a osé dire que les Québécois francophones avaient subi de la discrimination dans le passé ? [Elle] s’est fait insulter et menacer sur les réseaux sociaux pour ses propos que les autres élèves jugeaient racistes et déplacés puisque, selon eux, les Québécois francophones n’avaient pas vraiment soufferts. » Une élève de cette classe confirme l’incident.

Un autre prof rapporte qu’au moment de l’Halloween : « il y a cinq ans environ, [un] élève de secondaire 4e secondaire s’est présenté au collège costumé d’un sac à ordure Glad comme vêtement. Il avait fabriqué une petite affiche qu’il avait collée sur son ventre sur laquelle était écrit “Culture Keb”. Ça a pris deux ou trois périodes avant qu’un adulte lui demande d’enlever son costume. »

La direction de Régina Assumpta refuse de confirmer ou d’infirmer l’existence de ces anecdotes ou même d’indiquer si des faits de ce genre ont été portés à son attention. Mais elle assure qu’« aucun geste, commentaire haineux, raciste ou intolérant n’est toléré », que la situation est « prise en mains par un membre du personnel » et qu’ « il y a toujours des interventions qui se font ». Invitée à donner son avis sur l’existence même de cette problématique, d’en estimer l’importance, la montée ou le déclin, la directrice générale a refusé de s’engager sur ce terrain.

Une intolérance de part et d’autre

À Régina Assumpta toujours, dans un groupe de secondaire 2, un intervenant de la « Caravane de la tolérance » a posé la question : qui ici se sent Québécois ? Sur 36 élèves, 34 ont dit non. Cet organisme s’appelle maintenant Ensemble pour le respect de la diversité. Il anime chaque année environ mille ateliers sur la tolérance dans les écoles du Québec, publiques et privées, rejoignant ainsi près de 30 000 élèves par an. J’ai évoqué ce résultat à son directeur général, Rafaël Provost. Sa réaction : « c’est quelque chose qui nous arrive très souvent ».

Je lui ai ensuite lu les anecdotes rapportées par les profs. Il les considère toutes vraisemblables. Ce mépris des Kebs, dit-il, « on le voit et on l’entend dans les écoles ».

Le dernier Portrait socioculturel des élèves inscrits dans les écoles publiques de l’île de Montréal rapporte que 56 % des élèves y sont soit nés à l’étranger, soit nés ici de deux parents étrangers.

Le dernier Portrait socioculturel des élèves inscrits dans les écoles publiques de l’île de Montréal rapporte que 56 % des élèves y sont soit nés à l’étranger, soit nés ici de deux parents étrangers. Sur un total de 447 écoles, 168 écoles publiques (primaires ou secondaires) de l’île affichent une proportion de 66 % ou plus d’étudiants appartenant à cette catégorie. Parmi elles, 114 en comptent 75 % ou plus, 46 en accueillent 85 % ou plus.

La mise en minorité des natifs peut créer des conditions propices à la propagation du mépris, mais il n’en constitue pas la cause. M. Provost évoque plusieurs raisons qui peuvent l’expliquer. « Aucun jeune ne naît raciste, homophobe ou intolérant. C’est quelque chose qui s’apprend. » Un jeune qui grandit dans une famille immigrante dont l’intégration est réussie aura du Québec et de ses habitants une image positive tandis que les parents qui se sentent rejetés et dévalorisés transmettront leur dépit à leurs enfants. « Si les parents ne se sentent pas eux-mêmes Québécois, c’est difficile de transmettre [l’attachement au Québec] à leurs jeunes. »

Mais l’intolérance, insiste Provost, n’est pas à sens unique. « Beaucoup de jeunes à Montréal ne s’identifient pas comme Québécois parce qu’ils disent qu’ils n’ont pas le droit de se sentir comme ça », explique-t-il. « On leur dit qu’ils ne le sont pas. » Qui est ce « on » ? « Des jeunes Québécois qui disent aux autres qu’ils ne sont pas Québécois [car] pour être Québécois il faut être blanc, francophone, né ici. » C’est le genre de commentaires qu’il entend, aujourd’hui, dans les écoles montréalaises. Et c’est la tâche de son organisme de déconstruire ces préjugés, de part et d’autre.

Je lui ai demandé si ce phénomène est en progrès ou en reflux. Il constate une montée générale de l’intolérance, dans tous les domaines : identitaire, raciale, d’orientation sexuelle. « Il y a des jeunes qui lèvent la main maintenant dans les classes — et ça nous arrive régulièrement — pour dire : “moi je suis raciste”, “moi je suis homophobe et c’est de la liberté d’expression”. Ils le verbalisent. Alors imaginez ceux qui le pensent sans le dire ! » Ses services sont d’ailleurs plus sollicités que jamais et il dit sentir les équipes écoles débordées par l’augmentation des tensions de toutes sortes.

Intérioriser le mépris

Reste que l’ambiance ainsi créée sur la question spécifique de l’attachement au Québec est délétère, y compris pour la santé identitaire des francophones. L’auteur et enseignant Emmanuel Lapierre estime que certains d’entre eux « adoptent la même attitude que les autres Canadiens vis-à-vis du français. Ils le parlent par politesse parmi les leurs, et le parlent mal. Inconsciemment ou consciemment, ils dédaignent leur propre langue, leur propre identité. »

Une enseignante de Régina Assumpta fait le même constat. “J’avais, écrit-elle, des petits Québécois francophones qui étaient si heureux à l’idée d’avoir trouvé un ancêtre écossais, irlandais ou polonais au fin fond de leur arbre généalogique. Aussi ‘arrière-arrière-arrière’ cet ancêtre pouvait-il être, les voila qui se disaient soudainement “moitié Québécois, moitié…”. FIou ! Enfin une moitié qui saurait peut-être les sauver de l’ostracisation.”

Bref, quelque chose d’important et d’inquiétant se passe aujourd’hui dans des écoles francophones, privées et publiques, de Montréal. De guerre lasse, certains enseignants choisissent l’exil, dans une autre école ou à l’extérieur de Montréal. Les jeunes n’ont pas cette option. Ni les Kebs, ni les autres. Je n’ai pu ici lever qu’un coin du voile sur cette dynamique. Il m’apparaît urgent de mieux la documenter et la comprendre, trouver des moyens efficaces d’estomper cette dichotomie malsaine, car ce qui se déroule devant nous, c’est le détricotage, voire la déchirure, du tissu identitaire québécois.

(Une version légèrement plus courte de ce texte a été publié dans Le Devoir.)



25 avis sur « Identité anti-québécoise (intégral) »

  1. Rien d’étonnant. Il y a trop longtemps qu’on valorise les minorités dans nos écoles, au détriment de la majorité. Conséquence: c’est comme si on n’existaient pas, alors que nous sommes la majorité ! Un peuple québécois qui a encore peur de prendre sa place, qui s’efface, pour ne pas indisposer les autres. Un autre référendum perdant avec ça ?

  2. Article très intéressant ! Bon… J’essaie de partager cet article, mais Facebook refuse : « En vertu de la législation gouvernementale canadienne, le contenu de nouvelles ne peut être partagé ». Depuis quand votre site est-il un site « de nouvelles  » ??? Ça revient vraiment à empêcher la libre expression !!! 😡😡😡

  3. Il y a réaction aujourd’hui, in Le Devoir, au bas de page édito, par un prof d’histoire, E. Lapierre, arguant, lui, que ce qui serait en cause ne serait rien d’autre que « duel culturel ».
    Qui dit duel, dit duo. Le Québec considérerait ou/et serait considéré ne pouvoir exister par lui-même.
    « Plusieurs allophones et francophones chantent à l’unisson l’infériorité culturelle du Québec. »
    Sauf que…, incidemment, paragraphe précédant immédiatement : « Aucune chanson québécoise en français ne figure au palmarès des 100 chansons les plus écoutées sur les plateformes musicales au Québec »… PAS « au monde »…; au Québec!
    Qui dit mieux?
    Céline Dion même ne compte pas au nombre des… 200 plus grands chanteurs (Rolling Stone) / guère étonnant, alors, que Taylor S. n’r’marque point sa présence…
    Une amie du Québec ‘profond’ à qui rapportais-je la chose, qui n’est pas post-docteure académique (n’ayant complété ‘que’ secondaire), a rétorqué que ‘pas surprenant, mérité, elle n’a chanté que du fleur bleue, amour, amour, amour, amourettes, rien qu’sentiments, pas de substance (autre) ni contenu(s)’.

    Bon, OK, vous-même vous réjouissez-vous, à raison, deux pages plus loin, en conclusion, de la génialité de D. Villeneuve, dont peut-on être fiers. Ben oui.
    Mais… combien?…
    Combien en a-t-on de semblables, d’c’niveau, intégrant? Pas des tonnes, p’à ‘tonne.
    Si peu, en fait, que, souvenez-vous, lorsqu’est arrivée l’heure de trouver un nom pour le nouveau pont Samuel-de-Champlain, s’en était trouvés suggérant qu’on l’appelât… ‘Maurice Richard’… (!)
    Bref…, deux ‘h’ pour (qualifier [l’essence d’]) Q ? Hockey, Honte ?…

    Serait-ce là qu’ça bloquerait? Tant au chapitre de la reconnaissance, de la séduisance, d’l’attrayance, d’l’intéressance, de l’impressionnance; que d’l’estime, d’l’amour d’soi-même ?
    Plaisance différant de complaisance.
    ‘Différence entre Caufield, Suzuki; et YNS, M.-N. Lemieux, D. Villeneuve, C. Laurin!*…

    Enfin, assez frappant ces mots, entre les vôtres et ceux d’E. Lapierre, chez J. Cossette :

    « « l’écriture, c’est « ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on avait fait de nous ».
    […] ce choeur de femmes-écrivaines qui, par leur parole « qui unit et protège »,
    reprennent le pouvoir qu’on leur a momentanément retiré. » »

    Ou dont elles-mêmes se seraient estimées n’être pas partie ?…

    B 6, S. Lachapelle, au milieu : « 91% des femmes pensent que les hommes sont de meilleurs investisseurs qu’elles. »

    VOILÀ!
    En ces deux extraits, aperçoit-on tout l’Q ou le tout Q; ainsi que ce par qu[o]i pourrait-il s’tirer d’là.
    Q est « féminin » — (non, PAS « ‘efféminée’ »!) —, féministe (vous l’savez et l’répétez)
    et LA Façon dont pourra-t-il « s’en sortir » ou n’pas être ’sorti’…, sera[it]-ce par la parole
    l’écriture, le dit, l’déposé, l’affirmé (imposé…);
    comme Doc Laurin et sa loi, qui nous a « sauvés »…

    * En due belle et bonne place, aujourd’hui, in votre journal
    grand homme qui avait du ‘pif’, fin, tôt : « Les fous crient au secours »…

  4. « Un jeune qui grandit dans une famille immigrante dont l’intégration est réussie aura du Québec et de ses habitants une image positive tandis que les parents qui se sentent rejetés et dévalorisés transmettront leur dépit à leurs enfants. « Si les parents ne se sentent pas eux-mêmes Québécois, c’est difficile de transmettre [l’attachement au Québec] à leurs jeunes. » »

    Ce commentaire de M Provost dans le texte me paraît culpabilisant. Si les immigrants ne se sentent pas Québécois, ce serait de notre faute par dessus le marché ?!

    Ça me paraît une nouvelle tentative d’autoflagellation collective.

    Si je vais vivre en Italie ou au Japon, je vais faire un effort d’apprendre l’italien ou le japonnais. Je ne vais pas les traiter de racistes parce qu’ils ne parlent pas ma langue. Je vais faire tous les efforts pour m’intégrer tout en conservant à la maison mon identité québécoise.

    Je suis tannée de me faire culpabiliser d’exister dans mon propre pays. Les efforts ne doivent pas venir toujours du même côté.

  5. Je demeure dans l’arrondissement Lachine. Sur les rives du lac St-Louis qui est en face du Collège Ste-Anne (collège francophone) les étudiants dînent en groupe sur l’herbe à l »heure du midi au printemps lorsqu’il fait beau. J’y promène régulièrement mon chien et je les croise souvent. Dans le groupe quelques étudiantes d’origine asiatique qui parlent entre elles qu’en anglais. Les étudiants francophones du groupe, tels des caméléons, se mettent immédiatement à l’anglais et ce même entre eux. Moi aussi j’ai envie de pleurer.

  6. J’aurais préfére ne jamais apprendre cela, Cà m’a rendue très triste et de mauviase humeur.

    J’habite l’île de Montréal et je vis quotidiennement le non-respect des immigrants pour les québécois de souche française. Je vous odnne un exemple : je vais dans un commerce ou il y a 2 employés : une québécoise de souches franâise et une immigrante. L’immigrante parle franâis, avec des clients comme moi. Mais,…. lorsqu’elle parle avec sa collègue c’est en anglais que ça se fait ! Alors vous voyez, les plus jeunes générations n’en ont  » rien à foutre  » de leurs origines francophones. Elles ont comme honte de leurs origines et préfèrent se fondre dans le multi-culturalisme. Quel dommage d’en être arrivé là.

  7. Votre chronique dans le Devoir m’a mis en colère, parce qu’elle a mis des mots et des chiffres sur ce qu’on devinait déjà. Je me sens floué, trahi par trop de ces nouveaux arrivants qui débarquent dans ma cour avec leurs valises pleines de ce qu’ils ont fui dans leur pays. Mais ce ne sont pas eux qu’il faut mettre dehors, c’est ce pays kafkaïen qu’est devenu le Canada des Trudeau. L’indépendance n’est plus une lubie d’intellectuels, c’est un cas d’ambulance.

  8. Ben oui, ont à été et sommes toujours un peuple accueillant et voyons où tout ça à mener…. Problème sociaux/culturel de toute sorte et multiples. Pourquoi prenons nous toujours exemple sur les pays où les idéologies on foiré?
    Est-ce que dans les pays scandinaves ils ont les mêmes débats? Et si non, pourquoi?

    Et si on pousse plus loin et rêve en couleur un peu……. Si ont élimine toutes frontières terrestres et religions….. un seul et même ( monde / pays/ etc) …. La terre!
    Est-ce qu’il y aurait encore des raisons de conflit? 🤔

    • Monsieur St,
      En réponse à votre dernière question, je dirais OUI, il continuera d’y avoir des raisons de conflits!
      Car il y aura TOUJOURS des religions qui seront défendues, des peuples qui se tiendront et exigeront d’être reconnus, des cultures qui voudront être maintenues…
      Le passé étant garant de l’avenir, les guerres religieuses, ethniques, culturelles se poursuivront malgré cette Mondialisation d’abord économique, qui veut uniformiser, standardiser, normaliser les « terriens » à une vision multiculturelle où tous sont égaux!
      Nous vivons au Canada, LE pays Post-national expérimental par excellence et malgré cela, un conflit se situant ailleurs dans le monde (israélo-palestinien pour ne pas le nommer) a eu des répercussions jusqu’ici!!!
      Alors personnellement je suis extrêmement sceptique quand à une totale équité égalitaire et planétaire…

  9. Moi je crois que c’est juste au secondaire que c’ est comme ça, mais les professeurs devraient leur apprendre le respect envers nous les Québécois qui les avons accueilli leurs parents, donner un travail. Les professeurs devraient leur faire comprendre qu’ ils sont chanceux de ne pas connaître la guerre ici. Moi je travaille dans un collège anglais et je vois qu’ ils parlent très bien le français et il me respecte. Je que, quand ils vont arriver sur le marché du travail ils changeront, il faut garder espoir et s’affirmer et être fier d’être QUÉBÉCOIS.

  10. Merci Monsieur Lisée de forcer cette discussion sur le mépris du Québec et des Québécois qu’alimente l’école publique et privée de Montréal. C’est bien beau de tenter de mettre en place le cours Culture et citoyenneté québécoise, mais il faut quand même voir les choses en face. C’est très mal parti ! Ce qui est relaté dans votre texte, nous l’avons vécu à plusieurs reprises avec nos enfants. En voici un exemple.

    L’année dernière, lors des célébrations de fin d’année, la direction de l’école secondaire Georges-Vanier avait organisé une journée où chaque élève pouvait venir habillé en costume traditionnel de sa région, et chaque groupe était invité à se présenter sur scène et à faire une petite performance. Au micro, chaque pays était appelé l’un après l’autre…. et le Québec ne fût jamais appelé. Mon fils et ses amis qui s’étaient préparés avec ceinture fléchée, guitare et chants québécois, en restèrent interloqués.

  11. Votre article m’a rempli à la fois de tristesse et de colère! Le Québec est un pays si accueillant, un des plus accueillants au monde! Un peuple chaleureux, créatif, généreux! Mais qui a toujours du se battre contre les anglos-saxons pour survivre au Canada. Le mépris, l’hypocrisie, le « Québec Bashing » subi depuis des lunes par les wasp, se transmet maintenant au nouveaux arrivants, via l’immigration massive de Trudeau fils! Notre capacité d’accueil est insoutenable, nos impôts ne suffisent plus à soutenir toutes ces nouvelles personnes en santé, en logements, en services sociaux et bien sûr en éducation! Ajoutons à cela la réforme Charest de 2006 qui a fait disparaitre l’enseignement de l’Histoire du Québec et remplacé par l’enseignement des cultures et religions de tous les peuples… en négligeant d’insérer une place aux « De Souche »!!!
    Eh bien c’est cela qu’il faut renverser! Et ça commence dès le primaire! Mettre notre Histoire, celle de la majorité québécoise, sur le MÊME PIED D’ÉGALITÉ que celle des autres qui forment le Québec d’aujourd’hui! Être respecté, c’est d’abord SE RESPECTER SOI-MÊME!!! Et le racisme, qu’il soit anti-juif, anti-musulman, anti-noir ou anti-blanc, c’est et ce sera toujours NON au Québec!!!!!

  12. My parents immigrated to Quebec from Greece and I was born here. Growing up in the Montreal area I have been told by white, french Catholics to return to my country. In fact, this was normal when I was in high school. Blacks, Jews, Armenians, Arabic speakers, Polish, etc have all been told to return to their countries (whether born here or not) while I was in school. M. Lisée, you are projecting the issues of french white Catholics onto immigrants or the children of immigrants. Get a life or move to France with the other intolerant people.

    • Cher M. CK,
      Je suis heureux de présumer que malgré vos contacts avec ces Québécois peu accueillants, vous avez surmonté les difficultés, appris le français, gouté la culture québécoise et avez pu devenir, envers et contre tous, un vrai québécois qui s’adresse aisément dans la langue de Vigneault à l’oral comme à l’écrit. Je suis également certain que, ayant été confronté à l’intolérance, vous avez développé une ouverture d’esprit et un respect pour les autres qui, malheureusement, ne transparaît pas complètement dans votre message.
      Bonne journée quand même,
      JF Lisée

    • « projecting the issues of french white Catholics onto immigrants or the children of immigrants. Get a life or move to France with the other intolerant people. »

      En fait, on croit ou espère tjrs avoir ouï ou vu le pire en la vie ou en société. Puis arrivent propos, assommants comme celui-ci, illustrant assez bien qu’n’est-ce pas par hasard, en raison d’vétilles douces-légères; mais bien plutôt, trop souvent, de mots — (ou « attitudes »? comme dirait…) — ‘doux’-amers, que des relations avec locuteurs anglos n’ont pas tjrs été et ne sont tjrs pas de tout repos.

      On se souviendra, n’est-ce pas, d’une certaine fureur ou furie ayant émané, d’c’côté-là aussi, à ‘fin d’siècle précédent, vis-à-vis une Lise Bissonnette; qui avait dû répondre qu’observateurs, chercheurs-recherchistes, analystes (critiques), n’est-on pas dispensés d’un « devoir d’analyse », justement.

      Les données de M. Lisée ont, toutes, été présentées avec la sobriété requise.
      Je sais d’quoi j’parle, ayant dû, moi, traiter d’exact même sujet — (et en discuter in extenso) — à l’époque du dernier référendum, qui avait occasionné LE Tabou du siècle à l’égard de l’«ethnique»; ‘Monsieur’ n’ayant pas jugé approprié d’s’inspirer de mots suggérés par un certain JFL… pour…

    • Bonjour déjà en partant vous devriez écrire en français ça aiderait à votre cause. Je travaille dans un établissement en santé depuis 18 ans et je n’arrive pas à croire que de plus en plus le nombre de personnes qui ne parlent pas un mot en français et elles sont nées ici pour la plupart. Aussi, d’autres ne veulent pas du tout parler en français même s’ils voient que je casse l’anglais mais juste en dernier sont capables de parler en français, j’appelle ça nous faire chier carrément!
      Maintenant, c’est encore pire je commence à recevoir des immigrants qui ne parle pas du tout anglais et encore bien moins français. Comme autour d’eux la plupart parlent anglais je ne crois pas du tout que ces personnes vont apprendre le français dans le futur. Tout ça a commencé avec Pierre Elliot Trudeau et son fils continue le bal.

  13. Vous êtes surpris ? On a la chance d’avoir une vue dans le futur avec une immigration plus ou moins contrôlée en regardant ce qui se passe en Europe. Le prénom le plus répandu est … Mohammed. Les femmes ne peuvent plus entrer dans certains établissements, une montée de l’antisémitisme. Dans peu de temps, nos filles devront porter un voile si elle ne veulent pas se faire agresser ou traiter de trainées. On le dit depuis plusieurs années, on se fait traiter de racistes mais, la réalité nous donne raison. Les Québécois auront de moins en moins de place dans le pays qu’ils ont construit. L’histoire sera réorganisée. Nous sommes mous et pensons que tout le monde est gentil. Beaucoup ne viennent pas au Québec mais au Canada. Ils n’ont absoluement rien à foutre de notre culture et veulent vivre comme dans leur pays d’origine. C’est très souvent nous et eux : dans la bouffe, dans les valeurs, dans les habitudes, dans la religion, même dans les prêts hypothécaires !(hypothèques islamistes – une supercherie sous un couvert religieux et un abus de notre système). Nous allons nous faire avoir avec notre propre ouverture et notre bonté. En Ontario, il y a le peace village où les gens vivent … comme dans un autre pays que le Canada. C’est un exemple concret d’un échec total d’intégration. Bravo …

  14. J’ai 72 ans et j’ai le goût de pleurer! Après avoir vécu la révolution tranquille, la montée du nationalisme, la venue au pouvoir du Parti Québécois, l’engagement patriotique des artistes, les grands rassemblements de la St-Jean sur la montagne, la fierté d’être québécoise et l’arrivée de la loi 101, voilà qu’après avoir subi la peine profonde de l’échec des deux référendums, je réalise que je ne suis plus chez moi, chez moi!

    J’habite Laval depuis l’âge de 7 ans, mais depuis déjà plusieurs années, je n’habite plus Chomedey (un quartier de Laval) j’habite le petit Liban… et malheureusement, c’est triste à dire, je me sens envahie. J’ai travaillé comme surveillante au dîner dans une école primaire pendant des années et je n’avais jamais plus d’un ou deux petits québécois par classe, parfois aucun. Ces jeunes enfants sont maintenant rendus au secondaire. Mon petit-fils de 16 ans a suivi et il est aujourd’hui en secondaire 4, et vous savez quoi? Il parle avec un accent arabe! Eh oui, il n’y a pas assez de québécois à l’école pour que les enfants prennent notre accent, c’est le contraire qui se produit. Il me dit que s’il parle québécois, il se fait niaiser! Quand je me promène dans mon quartier je n’entends presque plus parler québécois, tellement que quand je l’entends je suis surprise.

    Je suis triste, triste, triste pour mon fils et mon petit-fils qui devra vieillir dans le mépris de sa culture. J’aimerais tellement pouvoir déménager en région où c’est encore possible de vivre sans sentir que je suis de trop dans ma communauté. Malheureusement, ça me fait de la peine de le dire mais on a mal choisi nos immigrants. Quand j’étais moi-même étudiante, on n’avait pas ce problème-là, les immigrants s’intégraient très rapidement à notre culture et devenaient de fiers québécois en une génération.

    J’ai 72 ans et j’ai envie de pleurer!

    • J’ ai 74 ans et j’arrive à Montréal d’une région.
      Votre commentaire m’a touché. Triste en effet.
      Vous décrivez ce que je vois ici. Où est passé la fierté québécoise? Combien d’élèves s’identifient Québécois.es de nos jours? Vite, adoptons cette fierté, parlons-en à nos enfants et petits enfants avant de basculer dans l’indifférence complète.

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