Le dernier palestinien

Il y a pire que la famine. Il y a la famine voulue, organisée. Suivant un objectif froid : la disparition d’un peuple.

Ce qui se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza est un acte d’une cruauté sans nom. L’État israélien a bloqué tous les accès, a arrêté tous les convois humanitaires, a mis hors-la-loi l’organisation internationale jusqu’ici chargée de distribuer l’aide et a poussé un Palestinien sur cinq, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la sous-alimentation.

L’ IA au service de la mort à Gaza

La guerre, c’est compliqué. On ne tire pas n’importe où, n’importe comment et avec n’importe quelle arme. A fortiori lorsque l’ennemi est un groupe terroriste armé qui a choisi de se fondre dans la population civile. Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, au lendemain de l’attaque barbare du Hamas en Israël le 7 octobre dernier, les autorités de Jérusalem ont toujours prétendu attaquer de façon à réduire les pertes civiles, allant jusqu’à aviser les populations, par tracts et par textos, d’un bombardement imminent. L’ampleur de la destruction de Gaza semblait jusqu’ici, à elle seule, démentir cette prétention.

Bonne semaine pour la haine

Au moment où ces lignes étaient écrites, les missiles israéliens avaient déjà quintuplé la mise. En riposte aux actes barbares du Hamas contre 1000 civils et militaires israéliens, les bombes de l’État hébreu ont fait plus de 5000 victimes civiles, hommes, femmes et enfants agonisant sous les gravats. À ce point du récit, et alors que se réunissent les conditions du débordement du conflit du Liban au Yémen à l’Iran, l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, suivi d’une mise sous tutelle de Gaza par l’ONU, semble à mon humble avis la seule posture prudente et humaine possible.

La fabrique de désespoir

Le début de ce siècle était un sale temps pour l’impossible et l’insoluble. On avait assisté à la démission de Pinochet et à la fin des dictatures en Amérique latine, à l’implosion de l’Union soviétique et à l’indépendance retrouvée des pays baltes, à la réunification de l’Allemagne. En Irlande du Nord, des ennemis séculaires se répartissaient les sièges au gouvernement commun. L’apartheid était défait en Afrique du Sud, vaincus et vainqueurs se partageant un prix Nobel. La liberté individuelle fleurissait sur la tombe du maoïsme, des pays africains faisaient l’expérience de l’alternance.