La fabrique de désespoir

Le début de ce siècle était un sale temps pour l’impossible et l’insoluble. On avait assisté à la démission de Pinochet et à la fin des dictatures en Amérique latine, à l’implosion de l’Union soviétique et à l’indépendance retrouvée des pays baltes, à la réunification de l’Allemagne. En Irlande du Nord, des ennemis séculaires se répartissaient les sièges au gouvernement commun. L’apartheid était défait en Afrique du Sud, vaincus et vainqueurs se partageant un prix Nobel. La liberté individuelle fleurissait sur la tombe du maoïsme, des pays africains faisaient l’expérience de l’alternance.

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Michelle ObamaCe qu »il y a de plus remarquable dans le récit autobiographique de Michelle Obama est la contradiction entre sa vie souhaitée et sa vie vécue.

Dans le premier acte il y a la jeune femme déterminée à utiliser à plein le levier de l’éducation pour dépasser ses origines modestes de classe moyenne inférieure noire du South Side de Chicago et devenir une professionnelle travaillant dans une tour à bureau du centre-ville.

Les trous de mémoire de Jean Chrétien

Je m’attendais à pire. Je m’attendais à mieux.

À pire parce que Jean Chrétien voit généralement la réalité avec une seule paire de lunettes, la sienne, et est incapable de recul critique sur son action ou celle de son gouvernement. Ce livre est cependant plus léger, moins militant, que ses deux volumes autobiographiques (Dans la fosse aux lions en 1985 et Passion politique en 2007).