Nègres blancs d’Amérique 55 ans après

L’auteur était le plus souvent debout. En l’absence de chaise ou de table, il écrivait penché sur le lit superposé du haut. Il n’avait pas de stylo, c’était interdit. Il usait ses bouts de crayon à mine, sans rien avoir pour les aiguiser. En haut de chaque page subtilisée à la cantine, il écrivait, en anglais, « Notes for my lawyer », seule façon d’avoir le droit de mettre quoi que ce soit sur papier. Il ne savait pas d’où venait sa soudaine fluidité d’écriture. D’autant qu’il sortait d’une grève de la faim d’un mois qui lui avait soustrait 25 kilos. Il pouvait écrire de jour comme de nuit, l’ampoule ne s’éteignait jamais.

Souvenirs d’Atlantide

C’est à regret que je m’apprête à causer un grand chagrin à Julien Riel-Salvatore, le directeur du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Il a publié dans Le Devoir fin novembre un excellent texte dénonçant l’obscurantisme dont fait preuve Netflix en diffusant une série pseudoscientifique, À l’aube de notre histoire (Ancient Apocalypse en version originale). Son auteur, le Britannique Graham Hancock, prétend y démontrer que les survivants d’une civilisation avancée presque décimée à la fin de l’ère glaciaire ont parcouru le globe et enseigné aux autres Terriens, alors essentiellement des chasseurs-cueilleurs, comment pratiquer l’agriculture, lire les astres et ériger monuments et pyramides.

L’âge d’or du documentaire québécois

Je suis formel. Jamais nous n’avons produit autant de documentaires de qualité qu’au cours des trois dernières années. Les meilleurs d’entre eux n’ont strictement rien à envier, en termes d’arc dramatique, d’inventivité de l’emballage graphique, de rythme du montage, de qualité de la bande-son, à ce qui se fait de mieux, en ce moment, ailleurs. Je n’ai évidemment pas tout vu, mais voici ceux qui m’ont captivé en 2022.

Séries politiques pour soirs pluvieux

Docteur, suis-je normal ? Mes symptômes sont aigus. Je ne peux m’empêcher de regarder une nouvelle série si elle offre un angle politique. Je ne suis pas toujours comblé, mais ne suis jamais rassasié. Voici mon palmarès de ce que j’estime valoir son poids en pop-corn.

Les classiques

Aux étudiants en science po et à ceux qui veulent savoir comment fonctionne réellement le pouvoir.

Mes pages favorites pour l’été

Aucune vacance n’est vraiment réussie sans qu’on en retienne une lecture mémorable. Voici ce qui m’a intéressé ou amusé dans l’année écoulée. Voyez si vous en tirerez autant de plaisir que moi. Je les présente dans le désordre.

Robinson à Pékin. Excellent récit en bédé de l’installation du seul pigiste francophone en Chine, Éric Meyer, à l’aube des tragiques événements de Tien-An-Men. Superbement illustré par Aude Massot, c’est le premier d’une série. On a hâte aux autres. (Urban Comics)