Les mystères de Kamloops

Huit mois après la découverte de traces de 215 sépultures près du pensionnat pour Autochtones de Kamloops, combien de corps ont été identifiés ? Aucun. Exhumés ? Zéro. La présence d’ossements humains a-t-elle seulement été confirmée ? Non. Une contre-expertise a-t-elle eu lieu ? Non.

Il y a quelque chose de très mystérieux à Kamloops. Et s’il est vrai que des membres des Oblats ont délibérément enterré 215 enfants autochtones sans en aviser leurs parents ou les autorités puis ont réussi à camoufler leur forfait pendant des décennies, nous sommes en présence d’un des plus graves crimes de l’histoire du pays.

Territoires non cédés, faut-il céder ? (Texte intégral)

Mes remerciements, d’abord, aux frères Molson, propriétaires du Canadien, pour avoir crevé l’abcès. En proposant gauchement d’accuser avant chaque match leurs centaines de milliers de partisans montréalais d’avoir injustement planté leurs pénates sur un territoire Mohawk non cédé, ils ont propulsé à l’avant-scène un débat qui mijotait à feu doux depuis quelques années. Faut-il vraiment, dans un geste certes ancré dans la bonne volonté, affirmer que nous sommes tous, au fond, des voleurs ?

Comment rater la réconciliation

« Aucune bonne action ne restera impunie. » Le fantôme d’Oscar Wilde devait se bidonner ferme, ces jours derniers, en observant la valse à contretemps entre leaders blancs et autochtones du Québec et du Canada.

Pas à cause du concours de gaffes qui s’est déployé le jour de la réconciliation : Trudeau-en-vacances, Legault-le-productiviste et Coderre-remettons-Macdonald-sur-piédestal. Concours suivi d’un second, avec les mêmes participants : celui de la contrition. Je vous laisse choisir le gagnant.

(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)

La Fête nationale des Pas Pires

Puisque notre histoire ne fut pas, du moins pas seulement, une épopée des plus brillants exploits, nous avons adopté une façon de nous exprimer qui interdit la suffisance. Nos réalisations sont pas pires, nos paysages, pas mal, les filles, pas laides (et on ne leur ferait pas mal). Dans un bel esprit d’équilibre, nos échecs, de même, sont pas fameux et pour accomplir une job passable, ça prend pas la tête à Papineau.

Pensionnats: après la douleur et la honte, quoi?

On leur doit 60 ans. Six décennies pendant lesquelles le système des pensionnats au Québec a non seulement contribué à la tentative pancanadienne de génocide culturel des Autochtones, mais a aussi miné la capacité des Premières Nations à établir leur propre tradition d’éducation. On a peine à mesurer l’ampleur de la cicatrice, qui court depuis l’établissement du premier pensionnat au Québec, la Résidence Couture, à la baie James, en 1931, jusqu’à la fermeture du dernier, à Mashteuiatsh, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en 1991. Toutes les initiatives de découverte de la vérité et de réparation des victimes directes et indirectes sont nécessaires et bienvenues.