Liberté, égalité, fraternité. Mais où sont-ils allés chercher tout ça ? Comment des penseurs, Rousseau, Voltaire, Locke, Jefferson et les autres, vivant dans des sociétés parfaitement inégalitaires, où régnaient depuis des millénaires l’arbitraire, l’abus de pouvoir, le règne des dogmes religieux, ont-ils pu même concevoir que les individus pouvaient être libres, avoir des droits, s’affranchir de leurs maîtres, être égaux ? L’ancienne agora citoyenne grecque, la République romaine pouvaient certes les inspirer, comme les nombreuses révoltes françaises et européennes contre la tyrannie, des villes parfois devenues des communes et pronant la fraternité, les Anglais qui avaient renversé leur roi, les Hollandais gouvernés par leurs provinces unies.
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À la rescousse de l’Été des Indiens (intégral)
C’est la faute des chutes du Niagara. La géologie ayant posé ce gigantesque obstacle sur sa route, René-Robert Cavelier de La Salle et ses hommes durent rebrousser chemin. Ils pensaient canoter vers la Chine, ses soies et ses épices, mais revinrent bredouilles sur les terres de leur Seigneurie de Côte Sainte-Sulpice. Par dérision, les habitants les surnommaient « les Chinois » et leurs terres, « Lachine ».
Les mystères de Kamloops
Huit mois après la découverte de traces de 215 sépultures près du pensionnat pour Autochtones de Kamloops, combien de corps ont été identifiés ? Aucun. Exhumés ? Zéro. La présence d’ossements humains a-t-elle seulement été confirmée ? Non. Une contre-expertise a-t-elle eu lieu ? Non.
Il y a quelque chose de très mystérieux à Kamloops. Et s’il est vrai que des membres des Oblats ont délibérément enterré 215 enfants autochtones sans en aviser leurs parents ou les autorités puis ont réussi à camoufler leur forfait pendant des décennies, nous sommes en présence d’un des plus graves crimes de l’histoire du pays.
Territoires non cédés, faut-il céder ? (Texte intégral)
Mes remerciements, d’abord, aux frères Molson, propriétaires du Canadien, pour avoir crevé l’abcès. En proposant gauchement d’accuser avant chaque match leurs centaines de milliers de partisans montréalais d’avoir injustement planté leurs pénates sur un territoire Mohawk non cédé, ils ont propulsé à l’avant-scène un débat qui mijotait à feu doux depuis quelques années. Faut-il vraiment, dans un geste certes ancré dans la bonne volonté, affirmer que nous sommes tous, au fond, des voleurs ?
Comment rater la réconciliation
« Aucune bonne action ne restera impunie. » Le fantôme d’Oscar Wilde devait se bidonner ferme, ces jours derniers, en observant la valse à contretemps entre leaders blancs et autochtones du Québec et du Canada.
Pas à cause du concours de gaffes qui s’est déployé le jour de la réconciliation : Trudeau-en-vacances, Legault-le-productiviste et Coderre-remettons-Macdonald-sur-piédestal. Concours suivi d’un second, avec les mêmes participants : celui de la contrition. Je vous laisse choisir le gagnant.
(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)