Cher Journal: Mon Anglo listening day

Cher Journal,

Aujourd’hui j’ai beaucoup écouté. Avec mon chapeau de ministre de la métropole et responsable du dialogue avec les Anglos, j’ai fait quatre arrêts importants:

7:15 à la radio de CBC, Mike Finnerty voulait savoir ce que je pensais de la commission Charbonneau, de la rétroactivité et des Cégeps. « I’m in listening mode » ai-je répondu, mais il me voulait vraiment en « answering mode », alors j’ai fait mon possible, ici.

Ce qui est bien, en politique, contrairement au théâtre, c’est qu’on a pas à attendre les journaux du lendemain pour lire la critique. Juste après moi, Bernie Saint-Laurent a commenté mon intervention en affirmant que c’était « one of the most humble presentations I’ve heard from Jean-François Lisée« . (Une de mes prestations les plus humbles).  Il faut croire que je m’améliore ! Merci Bernie !

Lisée: M le maire, vous avez les Muffins?
Peter: Oui, encore chauds, dans mon sac!

Puis, zip, tout de suite à l’Hôtel de ville de Westmount, pour rencontre le maire Peter Trent, l’irréductible pourfendeur des fusions municipales (avec raison, à mon avis, pour ce qui était des villes bilingues comme la sienne, porteuse d’une importante charge identitaire pour la communauté anglophone et dont il fallait préserver l’existence).

Son épouse m’avait préparé des English Muffins. (Délicieux ! J’en veux une autre livraison !)

Le plaisir avec Peter, c’est son mélange de courtoisie et de franchise. Comme à tous ceux que je rencontre depuis ma nomination, je demande ce qu’ils feraient à ma place. Ce ne sont pas les réponses qui manquent: se méfier de celui-ci, faire débloquer cette embuche-là, se presser sur tel dossier, ne pas toucher à tel autre…

Sur les questions linguistiques, Peter soulève les objections habituelles,

Cher journal: Au sujet des cravates

Cher journal,

Ce fut une journée assez occupée encore, en ce 7e jour de ma vie de ministre.

C'est moi, tout au bout, avec la cravate bleue !

C’est moi, tout au bout, avec la cravate bleue ! (L’utilisation d’une loupe est peut-être indiquée.)

Les auditeurs du 98,5, de TVA, de Radio-Canada, de CBC et de quelques autres savent que je me suis fait le porte-parole de mes collègues Agnès, Sylvain, Stéphane et Bertrand pour annoncer aux maires qu’ils auraient davantage de marge de manœuvre pour ne pas avoir à signer des contrats avec des mafieux, en attendant l’adoption d’une nouvelle loi, que l’on souhaite avant Noël, pour assainir une fois pour toutes l’attribution des contrats.

Je suis allé dire ça à la vingtaine de maires de la Communauté métropolitaine de Montréal, réunis en CA ce matin à 10 heures. J’ai appris, à la sortie, que j’étais le premier des ministres à s’être adressé à cette instance, c’est-à-dire à aller voir les maires chez eux, dans leur enceinte. C’est bizarre cette habitude que j’ai prise de créer des précédents sans m’en rendre compte.

Tout est de la faute de la mairesse de Longueuil, je dois le dire, Caroline Saint-Hilaire,

Métropole: Quand les scribes informent un ministre

Le nouveau ministre de la Métropole que je suis a besoin d’informations, d’impressions, d’opinions. Surtout: de recul et d’avis venant de personnes qui ne veulent ni subvention,  ni pouvoir, ni promotion.

J’en ai trouvé: les journalistes. J’ai donc invité les scribes qui couvrent les enjeux métropolitains à venir, non m’interroger (ça viendra!), mais m’informer.

Étaient représentés: Radio-Canada, The Gazette, TVA, La Presse, Le Devoir. Ils avaient beaucoup de choses à dire ! Le ministre a écouté.

Métropole: Transfert de connaissances

Ce midi: lunch de travail avec trois anciens ministres de la Métropole. Serge Ménard, Robert Perreault et André Boisclair (Louise Harel était retenue).

Conseils, écueils et café. En arrière plan, mon chef cabinet François Ferland et son adjoint pour la Métropole, André Bouthillier.

Je les ai écoutés me parler structures, transport, électrification, étalement urbain, pacte fiscal, grands projets, lenteurs bureaucratiques et labyrinthes. Un point en commun: une passion pour Montréal.

Ministre, 48 heures chrono !

« Le commencement est la moitié de l’action ». C’est le vieil Aristote qui disait ça, et c’est toujours vrai.

J’ai pensé qu’il serait instructif de consigner pour moi-même, et pour vous chers internautes, le tourbillon dans lequel un nouveau ministre est plongé pendant ses premières 48 heures. Je n’en ferai pas une habitude, n’ayez crainte.

Ministre, Jour 1, jeudi 20 septembre

Je me réveille donc ministre, jeudi 20 septembre, à 6h30. J’ai ma photo avec Mme Marois en « une » du Devoir. Ce doit donc être vrai: je suis ministre. De quoi déjà ? Relations internationales, Commerce extérieur, Métropole, Relations avec les Anglos. Je connais mes priorités: envoyer, rapidement, une série de bons signaux, réunir une équipe, parer au plus pressé.

À 7h30, petit-déjeuner de travail avec le conseiller diplomatique de Mme Marois, Marc-André Beaulieu. Il y a des dossiers internationaux qui ne peuvent attendre, quelques décisions à prendre.

André Bouthillier. Au cœur de tous les dossiers montréalais.

Autour de la table: mon chef de cabinet, le vétéran François Ferland, et André Bouthillier, adjoint pour la métropole et le commerce. J’ai beaucoup insisté pour qu’André, un ami de longue date, mais surtout un homme plongé dans tous les grands dossiers montréalais depuis 20 ans, soit à mes côtés.

C’est une sécurité pour moi et un signal de compétence envoyé aux acteurs de la métropole. J’ai proposé aussi un sous-ministre de la Métropole qui doublera ce signal, mais il faudra attendre la semaine prochaine pour pouvoir l’annoncer.

Avant 9h00, les journalistes nous attendent à l’entrée du Conseil des ministres. C’est toujours un peu la boîte à surprise. Quelles questions poseront-ils ? En voici une, sur nos attentes envers les Français lors de la visite, non encore officiellement confirmée, de Mme Marois en France à la mi-octobre ? Allez-vous vous contenter du « ni-ni » ?

Je dois donc prononcer mes premiers mots comme chef de la diplomatie, et il ne faut pas se tromper. Il y a deux étages dans la position française face au