Célibat : réaction de JC à la déclaration de B.XVI

jesus-statue-300x300Benoît XVI a une fois de plus démontré son sens de l’à-propos en choisissant cette année, celle de la multiplication des scandales de pédophilie dans son église, pour défendre la notion de célibat des prêtres.

Ce célibat, a-t-il dit, dans une phrase surréaliste, est « le meilleur antidote contre d’autres scandales causés par nos insuffisances de mortels ». Il ne semble pas savoir que d’autres branches de la chrétienté, notamment les églises protestantes et anglicanes, et chrétienne orientale, où les prêtres sont mariés, ne sont pas le lieu de ces « autres scandales », du moins pas avec la même intensité.

Plutôt que d’en tirer un enseignement et d’engager la seule réforme propre à rétablir la crédibilité de son église — la fin du célibat et l’acceptation des femmes dans le clergé — Benoît XVI tire la conclusion, orwellienne, inverse.

Le Pape d’une église en crise en a rajouté en affirmant que si le célibat des prêtres « devait disparaître, disparaîtrait les racines de notre culture ». Or, ce n’est qu’au IVe siècle que l’Église a statué sur le célibat des prêtres. La résistance était telle dans le clergé qu’il a fallu encore six siècles avant de l’éradiquer (presque) complètement. Les « racines » étaient donc plus libérales.

On a d’ailleurs de bonnes raisons de croire — à la lecture des évangiles canoniques et apocryphes — que Jésus avait une conjointe, sinon une épouse, Marie-Madeleine. (J’ai traité de cette question dans Marie-Madeleine 17, Benoît XVI.)

Une interprétation évidemment écartée par l’Église, dont Benoît XVI, qui affirme le contraire: « Le fait que le Christ lui-même Fils de Dieu par Nature, ait vécu sa mission jusqu’au Sacrifice de la croix dans l’état de virginité constitue le point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l’Église latine sur cette question. »

Puisqu’il est infaillible…

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !