Les jeunes québécois: plus travaillants que les jeunes ontariens!

tobinNous interrompons, comme chaque vendredi, le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

Nos jeunes décrochent, sont mous, lambins, inintéressés, inintéressants? Aucun doute qu’ils décrochent, pour raccrocher ensuite, mais les chiffres sont formels: ils sont travaillants.

À la demande générale, je vais vous parler aujourd’hui du taux d’activité. Plus inclusif que le taux de chômage, il comptabilise les personnes en emploi et celles à la recherche active d’emploi. Un bon indicateur de la vigueur du marché du travail.

Historiquement, ce taux a été plus bas au Québec qu’en Ontario, mais l’écart tend à se refermer. Une récente note du professeur d’économie à Dawson, Charles-Albert Ramsay, indique que ce taux, chez les jeunes québécois, dépasse désormais celui des jeunes ontariens.

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Ça a été long, mais on a fini par les dépasser… (Cliquez pour agrandir)

Spécifiquement, les groupes d’âge des 15-24 ans et celui des 25-44 ans présentent des taux d’activité plus élevés que ceux de l’Ontario et de la moyenne canadienne. Il n’y a pas de différence significative, selon Marsan, entre les taux d’activité des 45-54 ans dans les trois cas. L’écart dont souffrait le Québec s’est donc, en 2009, complètement refermé et ce phénomène est le résultat d’une montée structurelle, pas d’un accident conjoncturel.

Cependant nos pré-retraités, les 55-64 ans, sont moins vaillants que ceux de l’Ontario. Mais comme l’illustre le graphique qui suit, ils travaillent de plus en plus — avec le même enthousiasme de retour au boulot que les Ontariens — mais partent d’une situation de plus grand désengagement. Bref, la tendance est bonne, mais les Ontariens gardent leur avance.

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Un taux passé de 41% à 56% en 13 ans. Cliquez pour agrandir

Puisque l’économie québécoise a surperformé par rapport à l’ontarienne (et à l’Américaine, et à l’Européenne) pendant toute l’année 2010, une future mise à jour de ces tableaux devraient encore améliorer la position québécoise.

Si on veut être bien à jour, notons qu’en octobre 2010 le taux de participation global était au Québec de 65,6%, accusant un léger retard sur l’Ontario (67,1%), et le Canada, (67,2%), mais affichant un léger avantage sur les USA, (64,5%).

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :
Les billets du vendredi « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, loin s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.
Ce contenu a été publié dans Temps dur pour les détracteurs du modèle québécois par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !