Mémo au PLQ : arrêtez de creuser !

diggingIl y a une règle non écrite mais extrêmement importante en politique : « Lorsque vous êtes au fond du trou, arrêtez de creuser ! »

Je peux me tromper, mais j’ai la vague impression que le moment est venu pour que le gouvernement Charest  mette cette règle à exécution. J’ai même un indice prouvant qu’il entame un virage. Il y a un avant et un après.

L’avant concerne l’avant-dernière tuile à être tombée sur le gouvernement : l’affaire du port d’arme de l’ami de Tony Tomassi, impliquant le ministre Jacques Dupuis. Accusé d’être intervenu, le gouvernement a agi en deux temps, en creusant : 1) il a nié qu’il y ait eu quelque intervention que ce soit entre le bureau du ministre et la SQ ; 2) il a admis qu’il y avait eu intervention, mais pas intervention indue. L’explication donnée, ce mardi, par le ministre Dupuis semblait tout à fait recevable, mais l’existence du démenti avancé au point (1) a semé un doute –  creusé une bonne pelletée — dans la crédibilité libérale.

Puis il y a un après. Dans la dernière tuile (à l’heure de l’écriture de ce billet, en tout cas), un organisateur libéral dans Montmagny-L’Islet a suggéré à des présidents de festivals subventionnés de contribuer à la caisse du PLQ et de se faire rembourser ces dons à même les budgets de leurs organismes. Dans ce cas, il n’y a pas eu d’étapes 1 et 2. Tous les acteurs ont immédiatement avoué avoir agi en toute bonne foi dans le sens exactement inverse de ce que prescrit la loi.

De l’organisateur, au député, au ministre responsable, tous ont spontanément fait franchement étalage de, selon le cas, leur ignorance, leur stupidité ou leur promptitude à excuser l’ignorance et la stupidité.

Il est nettement préférable d’avoir l’air incompétent que menteur. Vous êtes toujours au fond du trou, mais votre crédibilité est intacte. En effet, les gens sont tout à fait prêts à croire que vous êtes incompétents. Vous n’êtes pas respectés, mais vous êtes crus.

Vous semblez en douter, mais, pour le gouvernement Charest en mai 2010, c’est un progrès.

Ce contenu a été publié dans Parti libéral du Québec par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !