Pendant ce temps, chez Amir…

quebec-solidaire1On a beaucoup parlé, avec raison, des problèmes du Parti Québécois ces  dernières semaines. Mais le tonnerre péquiste nous a empêché d’entendre le grognement québéco-solidariste.

En effet, les sondages qui donnaient depuis l’automne un élan vigoureux à Amir Khadir témoignent d’une chute de pression également vigoureuse en fin de saison.

La série CROP donne l’intention de vote suivante pour Québec Solidaire :

4% décembre 2008 (élection)
8% octobre 2009
10% octobre 2010
15% mars 2011
12% mai 2011
7% juin 2011
5% juin 2011*(+Legault)

Donc tout le chemin obtenu depuis octobre 2009 semble s’être envolé en fin de course. Et cela, avant même qu’on introduise dans le jeu l’hypothèse d’un parti de Legault, qui lamine encore plus Québec solidaire (*et le ramène à 5%) — comme les autres partis d’ailleurs.

On voit le même phénomène de reflux dans les questions portant sur le choix d’Amir Khadir comme « meilleur premier ministre », dans la série CROP:

4% Octobre 2010
11% février 2011
9% mars 2011
8% avril 2011
5% mai 2011
4% juin 2011

Il serait donc revenu au même point qu’à l’automne dernier, malgré un printemps de très forte présence, à la fois sur la question des gaz de schiste (voir son échange avec Lucien Bouchard) et sur la question de l’amphithéâtre de Québec.

La série de résultats de Léger Mise-en-marché (ma traduction) n’est pas aussi nette. Dans cette série, Québec Solidaire ne monte pas aussi haut (maximum 11% en février et mars) et ne tombe pas aussi bas – 9% en mai puis retour à 11% en juin — sans tester Legault cependant.

Mais son taux de bonne/mauvaise opinion en prend pour son rhume.

En décembre 2010, il bénéficiait de 45% de bonnes opinions — il n’est plus qu’à 32% en juin 2011, une chute de 13 points. En fait, davantage de Québécois ont désormais une mauvaise opinion de lui (40%) qu’une bonne opinion (32%).

Pourtant, il n’a pas cessé d’être égal à lui-même.

Je ne me réjouis pas de cette chute, qui me surprend un peu. Je ne fais que la constater.

(Note: Un alertinternaute, Sébastien Robert, m’a fait remarquer que j’avais utilisé dans la première version de ce billet les intentions de votes francophones pour la première série de CROP. C’est exact. J’ai corrigé pour les intentions de vote totaux de la série CROP. Ce qui ne change rien à la tendance. )

Ce contenu a été publié dans Québec Solidaire par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !