Sortir, voir: Sur la race et les femmes fortes à la télé

Je vous offre chaque semaine, le vendredi, mes choix culturels. Petit changement, je vais reporter au samedi mes critiques de livres.

Théâtre: David Mamet en noir et blanc

David Mamet. B- pour Race. A+ pour Glengarry.

David Mamet. B- pour Race. A+ pour Glengarry.

Je réponds chaque fois présent à une œuvre de David Mamet (Postman, Verdict, Wag the dog, Spanish Prisonner, etc). C’est donc avec des attentes élevées, et déçues, que j’ai vu sa pièce de 2009 « Race », reprise ces jours-ci au Théâtre Jean-Duceppe. Ceux qui ne sont pas familiers avec une dissection un peu crue des rapports raciaux américains aujourd’hui y trouveront à boire et à manger. Les autres estimeront que cela est un peu court (au propre et au figuré). Au moment de la création de la pièce à Broadway, avec l’inimitable James Spader et la formidable Kerry Washington, Ben Brantley du New York Times en est sorti avec cette impression: « Je ne pouvais m’empêcher de m’ennuyer des jours où une nouvelle pièce de Mamet nous rendait à ce point à bout de souffle que nous ne pouvions nous lever debout immédiatement quand ça se terminait. » Mon sentiment précisément.

Une autre pièce de Mamet, Glengarry Glen Ross, est présentée au Rideau Vert. Je ne l’ai pas vue mais j’atteste de la solidité et de la cruauté de l’intrigue. Je ne me suis pas encore remis d’avoir vu le film, sorti en 1992.

Race chez Duccepe jusqu’au 26 mars, Glengarry au Rideau-Vert jusqu’au 27 février. (Le film Glengarry est sur iTunes.)

Séries télé: Des femmes fortes à l’écran

Mélissa Désormeaux-Poulin. Ce regard. Ouf !

Mélissa Désormeaux-Poulin. Ce regard. Ouf !

Mélissa Désormeaux-Poulin est une présence. Je l’avais adoré comme second rôle dans Ces gars-là. Dans Ruptures, qu’elle porte sur ses épaules de bout en bout, elle crève l’écran. D’autant que son personnage est en perpétuel état de surexcitation, à cran, au bord de la crise de nerf. Et d’autant que son travail d’avocate en droit familial est de se plonger dans les délires émotifs causés les déchirures conjugales et ponctuées, pour citer Aznavour, par « ces cris de haine qui sont les derniers mots d’amour ».
Pour qui connaît un peu le droit, il est un peu agaçant de montrer des avocates agir comme travailleuse sociale, gardienne, psy et consacrer des semaines entières à un seul client. Mais bon. On ne demande pas surtout aux auteurs (Thibault, Dionne et Pelletier) et à la réalisatrice (Wolfe) une licence en droit, mais plutôt une solide licence dramatique.

À Rad-can et en rattrapage sur ici.tout.tv (Pour le 5e épisode, prévoyez des mouchoirs.)

Lopez. Électrisante !

Je l’ai toujours préférée actrice que chanteuse. Dans Shades of Blue, débutée en janvier sur NBC, Jennifer Lopez campe la détective d’une unité policière corrompue. Le FBI l’oblige à devenir sa taupe. Ce n’est pas la meilleure série policière du siècle, mais la performance de Lopez est simplement électrisante.

Le jeudi à 10h sur Global et NBC. On peut voir les épisodes précédents en ligne ici, mais il faut suivre les instructions et s’inscrire via son cablodistributeur (Vidéotron ou Bell).

À votre tour

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(Vous pouvez lire les précédents billets de cette série ici.)

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !