Pour la semaine de lecture, et alors que la campagne présidentielle américaine bat son plein, j’ai pensé vous offrir les séries politiques que j’ai préférées. Par catégories.
Pour apprendre
Aux étudiants en science po et à ceux qui veulent savoir comment fonctionne réellement le pouvoir, je suggère deux séries:
Yes Minister, Yes Prime Minister, politique 101
Dans cette série d’épisodes de 30 minutes remarquablement écrits, et drôles à souhait, un ministre (devenu premier ministre) réformiste et son sous-ministre défenseur du statu quo rivalisent d’astuces pour l’emporter l’un sur l’autre. Tout y est: le pouvoir de nomination comme outil d’orientation d’une décision, l’utilisation des délais, la gestion (et la rétention) de l’information, les rapports avec les médias. La série de 39 épisodes, diffusée de 1980 à 1988, fut accusée d’avoir été trop proche de Thatcher (qui en raffolait) et de dénigrer le travail des fonctionnaires. Peut-être. Mais rien n’est plus chargé d’enseignements que Yes.
Disponible sur iTunes
The West Wing, politique enrichie
La série américaine d’une heure, diffusée de 1999 à 2006, est le fruit du cerveau hyperactif de Aaron Sorkin. Le rythme est effréné, les dialogues déboulent et se superposent, le téléspectateur doit rester concentré. C’est ainsi que la série illustre l’intensité de l’activité entourant le président, qui n’apparaît souvent qu’en point d’orgue, pour imposer son autorité et trancher dans le vif.
Ceux qui ne veulent pas se taper les sept saisons (inégales) peuvent voir la première, exceptionnelle, et la dernière, qui suit des candidats sur la route de la présidence.
Disponible sur iTunes.
Pour se divertir
Boss: le mal au pouvoir
Je mets en haut de ma liste de meilleure série politique Boss (oui, en haut de House of Cards). Le maire charismatique, manipulateur et corrompu de Chicago apprend, à la première scène, qu’il mourra d’une maladie dégénérative. S’ensuit une lutte de pouvoir shakespearienne (et c’est librement adapté de King Lear). Le jeu de Kelsey Grammer est époustouflant. La seconde saison est presque aussi bonne. Cela date de 2011-2012.
Disponible sur Netflix
House of Cards, le classique
Je suis assez vieux pour avoir vu et adoré la série britannique d’origine, diffusée de 1990 à 1995 (et toujours disponible sur iTunes). Depuis trois ans, Netflix offre une adaptation américaine portée à merveille par Kevin Spacey jouant le politicien ambitieux et Robin Wright, sa compagne.
La première saison est excellente. La deuxième, assez bonne. La troisième m’a déçue. J’attends la quatrième qui sortira ces jours-ci. Sur Netflix, donc.
Juste pour le fun
Scandal: sexe, pouvoirs et complots
La relation sulfureuse entre une conseillère surdouée (Kerry Washington) et le président américain est le pivot d’une série de rebondissements de plus en plus abracadabrants. Les deux premières saisons sont remarquables. Le personnage de la première dame trompée est savoureux.
Depuis 2012 sur ABC et séries disponibles sur Netflix
The Veep: éloge de l’impuissance
Julia Louis-Dreyfuss (de Seinfeld) campe depuis 2012 le rôle d’une vice-présidente en exploitant toutes les facettes de la vacuité de ce poste, de son désoeuvrement, de sa tentative d’y trouver un sens, de son absolue assujettissement au bon vouloir du président (qu’on ne voit jamais) et de son staff. Plusieurs de ces épisodes de 30 minutes sont de petits bijoux. Louis-Dreyfuss est la reine du malentendu et du faux semblant.
Sur HBO et iTunes
Au Québec
Je n’étais pas un fan de la série Bunker. Je n’ai pas réussi à me rendre jusqu’au bout. Mais j’ai adoré la comédie-politique Si la tendance se maintient. Cette série de cinq épisodes diffusée en 2001 à TVA présentait l’improbable succès politique d’un député campé par Michel Côté, véritable idiot du village devenant premier ministre. C’est remarquablement bien fait et, étrangement, presque vraisemblable.
À mon avis il manque un dernier épisode, où le héros se venge de ceux qui l’ont manipulé ! (Une bonne raison de rediffuser.)
La série existe en DVD, mais je ne la trouve nulle part en ligne.
Bons visionnements !
J’ai cherché votre blogue pour vous informer de la fermeture du Pavillon Ste- Marie a St-Jérome ou mon fils est logé et heureux. Moi et les autres parents vivons un total désespoir. Mais je suis contente d’avoir découvert ce petit bijou . Je m’abonne
M. Lisée,
Avec toute cette information et hyperactivité culturelles qui vous habitent comment arrivez-vous à être aussi gaffeur avec votre propre parti (et planter PKP à la première occasion libéralisante offerte) et si peu stratège politiquement : inapte à relier à la Cause chaque dossier ouvertement et votre tendance désormais communautariste de quartier associé à QS-Teresa-David, la planteuse de motion suicide collectif islamophobisante qu’elle a fait avaler à Maltais (parlant des 2 côtés de la bouche : non théorique de blabla mais oui d’approbation en pratique de vote unanime : quel perpétuation du maroisien déclinant!)? En plus de ré-accuser Yves Michaud en approuvant cette (dé)motion islamophile!
J’ai 2 autres questions pour vous :
1- Si vous aviez été si grand et génial stratège comme vous semblez le penser de vous, pourquoi ne pas avoir stopper Parizeau et lui indiquer radicalement ce qu’il ne fallait pas faire, pas dire, mais suspendre jusqu’à réflexion judiciaire posée sur le vol du référendum de 95? N’avez-vous pas un souvenir d’impuissance patente de votre rôle de conseiller politique?
2- Comment comprenez-vous la valeur stratégique de l’Institut sur la souveraineté pour l’avenir du PQ? Allez-vous vous y activer? Et sur quels dossiers? Ou poursuivre votre petit train de carrière de politicien de quartier jusqu’à ce que Pierre Dubuc vous donne la direction d’un Journal de ralliement des forces souverainistes à bargaining power syndical? À moins que vous finissiez comme Bernard Landry à la revue Forces (comme dans Power Corp) comme chroniqueur permanent du fanatique constitutionnaliste fédéraliste Gil Rémillard?
Conseil d’affirmation politique réelle : reprenez donc le dossier Michaud en appuyant toutes les interventions en marche juridiquement et portez-le en leader à l’Assemblée Nationale, vous vous rapprocherez de l’envergure profonde d’une exigence guerrière, aucunement douceheureuse, reliée à la Cause. Qu’en pensez-vous?
Finalemnent, quand allez-vous passer de la politique fiction pédagogique à la réalité dramatique de Notre survie appliquée en praxis? Sortez de l’image du politicien de la dépossession tranquille autopartiflagellant que l’Histoire conservera de vous jusqu’à présent.
Revenir où partir ?
À voir absolument les 3 saisons de « »Borgen » »
magnifique, l’histoire d’une femme qui devient première ministre du Danemark et tous les jeux de coulisses autour de la formation des coalitions entre partis, petits et grands. Vous allez adorer si vous ne l’avez pas vue.
disponible en DVD, chez Archambault (et ailleurs je présume)
Un grand merci de vos références sur différents sujet . Pour votre CV. Félicitations, votre parcours communautaire ainsi votre
engagement politique vous offre aujourd’hui une feuille de route aussi impressionnante qu ‘éloquente.