Confusions nationales

Avertissement : ceci est un communiqué fictif.
Québec (Québec), le 7 mai 2034 — L’Assemblée nationale du Québec tient à rappeler à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador que l’histoire de l’occupation du territoire sur le cadran nord-est du continent ne peut faire abstraction de l’arrivée des colons français et de leur impact considérable sur le développement du Québec.


Ignorance crasse linguistique

Il faut bien distinguer les choses. Il y a d’abord l’ignorance dans son état premier. Il suffit de ne pas savoir quelque chose pour en faire preuve. Ce n’est pas grave : la condition trouve son remède immédiat dans l’acquisition de savoirs. Un effet secondaire du phénomène est d’apprendre suffisamment de choses pour se rendre compte de l’ampleur de ce qu’on ignore. Puis il y a l’incompétence. La chose s’applique à ceux dont c’est la fonction de savoir, mais qui, par paresse intellectuelle ou par incapacité de traiter correctement l’information à leur disposition, disent des bêtises sur des sujets qu’ils devraient maîtriser. Un peu plus loin, pour paraphraser le regretté Jean-Pierre, on trouve l’ignorance crasse. C’est, surtout en politique, la condition la plus grave. Il s’agit d’une personne qui pourrait savoir, qui devrait savoir, qui a tous les outils à sa disposition pour savoir, mais qui prend la décision de ne pas savoir.

La contre-révolution

Lisez ce qui suit : il faut « placer la grande industrie forestière sous contrôle public [participation majoritaire de l’État] en envisageant, au besoin, la nationalisation complète ». La phrase est-elle tirée du Manifeste du Parti communiste de Marx ? Elle le pourrait. Mais on peut la lire dans le programme de Québec solidaire (QS), rédigé en 2006, revu et réadopté depuis, y compris en 2017. Il est, pour l’instant, en vigueur.

Le contre-révolutionnaire

Le destin ne vient pas vous cueillir au petit matin à votre porte pour vous conduire aux sommets. Tout au plus vous fait-il un signe ambigu, de loin, entre chien et loup, alors que vous êtes vous-mêmes dans un demi-sommeil. La chose est possible, semble-t-il dire (le destin). Pas certaine, pas probable, possible. Mais seulement si vous saignez sang et eau, faites preuve d’audace et de ruse, d’intelligence et de séduction, profitez des erreurs de vos concurrents ou de leurs problèmes conjugaux ou de santé, bref du hasard des choses, petites et grandes. Et encore, ajoute-t-il (le destin, toujours), je ne suis pas complètement certain de ce que j’en dis.

Suprême compte à rebours

Enfin, on arrive en finale. Quelqu’un finira par avoir la coupe. On saura qui mène en ce pays : les élus de l’Assemblée nationale, utilisant les règles qui leur ont été imposées en 1982 par le reste du pays et la reine Élisabeth II en personne, ou alors des juges qu’on aura convaincus de changer ces règles en cours de partie et a posteriori pour déclarer nuls et non avenus les buts comptés par les Alain Côté du Québec, ces cocus de la Constitution ?