EXIT GND: Le rêve brisé (fêlé?) de Jean Charest

598858_283777718385243_1912204826_nParlons net: nous sommes en campagne électorale spécifiquement pour que des étudiants et des policiers se castagnent réciproquement la semaine prochaine et que Gabriel Nadeau-Dubois soit vu le plus souvent à la télé, haranguant les foules de carrés et drapeaux rouges.

C’est le plan de campagne de Jean Charest. Sa seule chance de salut. Le conflit étudiant, que le Premier ministre a sciemment prolongé en ordonnant l’interruption des négociations, offre à un PLQ exsangue sa seule embellie potentielle.

Tout était prévu: des dates de rentrées obligatoires à la mi-août, une loi spéciale aux sanctions délirantes pour les associations étudiantes, les professeurs, les directeurs d’établissements qui refuseraient de se lancer dans la mêlée, même au risque de matraques et de gaz irritants.

Et une date d’élection, bien sûr, soigneusement choisie pour que ces scènes de violence se déroulent en plein milieu de la campagne, juste avant les débats où Jean Charest, tel un Richard Nixon des temps modernes face aux hippies, se poserait comme le vengeur de la majorité silencieuse, de la loi, de l’ordre et des visages bien rasés, contre tous ces anarchistes violents arborant carrés rouges et barbes de trois jours.

Reste un détail: que les étudiants jouent bien sagement la partition qui est prévue pour eux dans ce drame annoncé.

Or voilà que certains d’entre eux font preuve d’une maturité que les stratèges libéraux n’anticipaient pas: ils rentrent en classe. Ils votent une trêve électorale. Il y en a un — le plus populaire d’entre eux — Léo Bureau-Blouin, qui se présente sous les couleurs péquistes. Il pousse au vote, plutôt que de pousser au crime. Mais, bon, on le savait modéré.

Mais il y en a un autre, l’épouvantail favori des Libéraux, celui qu’on adore détester, Gabriel Nadeau-Dubois, qui annonce candidement qu’il se retire de la scène. Il quitte, dit-il avec sagesse, « pour enlever une cible à Jean Charest ».

Cela va-t-il contrarier le scénario que Jean Charest présentait au printemps comme « grotesque et ignoble »: une tentative de réélection sur fond de crise savamment entretenue ? Il faut espérer que oui. La partie n’est pas encore complètement perdue, pour le plus cynique de nos Premiers ministres. Le pire, pour lui, n’est pas certain.

Mais voilà, il n’est pas certain pour nous non plus. Pour nous qui voulons lui dire adieu, définitivement, le 4 septembre. Nous souhaitons, ardemment, le retirer de notre cible. Pour que toute l’énergie harnachée à l’extraire de notre avenir puisse être redirigée vers un but plus noble: relancer le Québec, enfin, sur des bases saines.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !