Impasse politique – Lisée explique son départ

« Impasse politique »

Jean-François Lisée explique son départ

Patrick White

Le Soleil – Reuters
2.9.99


Le conseiller spécial du premier ministre du Québec Lucien Bouchard, Jean-François Lisée, a expliqué ce week-end que son départ annoncé la veille était relié à « l’impasse » de la conjoncture politique et à son désir personnel d’écrire un nouveau livre sur le Québec.

Il dit ne pas croire qu’un référendum sur la souveraineté du Québec soit à l’horizon et estime que les « conditions gagnantes » en faveur d’un tel référendum ne sont pas actuellement réunies.

« Elles ne le sont pas de toute évidence sinon on déclencherait le référendum. Il faut alors réunir ces conditions », a-t-il dit, se disant pourtant convaincu qu’un vote populaire sur le sujet sera tenu d’ici la fin du mandat du Parti québécois, en 2003.

« C’est à ça que les souverainistes travaillent. Si je pensais qu’il n’y aurait pas de référendum, je ne passerais pas les prochains mois à écrire un bouquin pour sortir de l’impasse (politique) », a-t-il dit. « Ça veut dire qu’il y a beaucoup de travail à faire. »

Dans une entrevue avec Reuters, l’influent stratège souverainiste dit se donner quelques mois pour rédiger un ouvrage sur la situation politique au Québec, mais n’exclut en rien un retour en politique active.

« Comme je suis souverainiste, lorsque les conditions gagnantes seront réunies et qu’il y aura un référendum, je ne serai pas sur les estrades. Je vais être dans la mêlée », a-t-il lancé.

Jean-François Lisée, 41 ans, est également père d’un enfant – Marianne – depuis quelques mois à peine et entend se consacrer davantage à sa vie familiale.

« Pour la suite, je n’ai encore rien décidé, mais ma fille et l’écriture vont faire partie du portrait », a-t-il dit.

Pour Jean-François Lisée, le nouveau livre qu’il prépare, son sixième, représente la continuation de son engagement politique en faveur de la souveraineté du Québec. « C’est une contribution au débat politique au Québec », a-t-il indiqué.

Il ne se dit pas fatigué de la politique, bien au contraire. « Je trouve ça exaltant, je trouvais ça intéressant et j’avais atteint un rythme de croisière », a-t-il affirmé à Reuters.

L’ex-journaliste a par ailleurs expliqué que les résultats décevants de l’élection provinciale en novembre dernier l’avaient fait réfléchir à son avenir. « Le résultat de l’élection a été révélateur. De toute évidence, les résultats ont été décevants et comme le premier ministre l’a dit au discours inaugural, les Québécois ont dit qu’ils se mettaient au neutre. C’est un signal important », a-t-il estimé.

« J’ai senti le besoin de prendre du recul et d’essayer de rendre compte de la situation politique de façon plus élaborée que dans un discours ou une intervention ponctuelle de chef de gouvernement. »