Le Congrès juif sermonne le Suburban

J’ai publié ce vendredi un billet où je cite un éditorial du Suburban de cette semaine qui trace un lien de cause à effet entre le nationalisme québécois et les actes anti-sémites commis récemment à Montréal.

J’ai reçu ce message du Congrès juif québécois, que je suis heureux de porter à votre attention:

À la suite d’un éditorial paru dans le Surburban, permettez-moi d’exprimer notre point de vue.

Suite aux actes de vandalismes survenus la semaine dernière, nous voudrions rendre hommage à Pauline Marois, Sylvain Simard, Maka Kotto, Gilles Duceppe, Michael Ignatieff, Jason Kenney, Irwin Cotler et bien d’autres, qui ont dénoncé dès les premières heures ces actes, et exprimé leur amitié et leur soutien à la communauté juive.

Je voudrai aussi mentionner que le président du Congrès juif québécois, Me Adam Atlas, rappelle que c’est « une chance de vivre au Québec, où les libertés d’expression, de conscience et d’opinion sont au cœur de notre société, dont nous partageons les valeurs ».

Faire le lien entre une loi linguistique et des incidents de nature antisémite nous paraisse peu convaincant. Si tel était le cas le Congrès juif aurait sa part de responsabilité. En effet, en juin 1977, le Congrès affirmait dans un mémoire :

« La communauté juive croit qu’il faut encourager l’épanouissement de la culture et de la langue française parce que cet épanouissement reflète les aspirations légitimes de la majorité de nos concitoyens. La communauté juive est favorable à une politique linguistique qui fait du français la langue commune au Québec. »

Jérémie Tapiero
Directeur des affaires publiques
Congrès juif québécois

Je note aussi que le blogueur David Ouellette commente brièvement ici, proposant de renommer le Suburban: Le Neanderthal.

Ce contenu a été publié dans Anglo-Québécois par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !