Sortir: De l’importance de rêver, selon Cervantes et Jacques Brel

L'homme de la mancha

Jean Maheu en Don Quichotte, Sylvain Scott en Sancho Pança

J’avoue l’ampleur de mon inculture: je n’avais vu aucune version de L’homme de la Mancha, ni la pièce d’origine de Dale Wasserman montée sur Broadway (1965) et présentée des milliers de fois dans le monde, ni le film d’Arthur Hiller avec Peter O’Toole et Sophia Loren (1972), ni la version française écrite par Jacques Brel (1968), ni sa reprise québécoise montée par René Richard Cyr (2002-2009). Je devais avoir la tête ailleurs.

C’est donc en toute virginité que j’ai vu la pièce, reprise par Denise Filiatrault au Théâtre du Rideau Vert. I-nou-bli-a-ble.

L’auteur Cervantes, en attente de son procès de l’Inquisition espagnole, joue avec les autres prisonniers du lieu les scènes de sa fiction Don Quichotte. Le décalage entre le réel et l’univers chevaleresque et galant imaginé par Don Quichotte est au cœur du récit. Il est fou, il rêve. Mais son rêve transforme la réalité elle-même, élève les esprits et les coeurs.

Les dialogues sont savoureux, les chansons épatantes. Le tour de force tient aux allers-retours entre les moments où le jeu est au second degré, se moquant sans inhibition de l’imposture de Quichotte, et ceux où cette imposture même est émouvante.

Au Théâtre du Rideau Vert et, espérons-le, en tournée par la suite


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