Theodore Roosevelt: Découvrir un géant

TROOSEVELT-150x150Il y a des livres divertissants. D’autres, instructifs. Puis il y a ceux que je préfère. Ceux qui me font dire, lorsque je tourne la dernière page: « ça manquait à ma culture ».

Ma grande lecture de l’été fut l’imposante trilogie sur Theodore Roosevelt écrite par Edmund Morris. (Disponible en anglais seulement.) L’homme est plus grand que nature. Il est le volontarisme incarné, répondant au médecin qui lui demandait de se ménager qu’il allait faire exactement le contraire, puis quittant pour l’ouest américain encore sauvage chasser le bison et survivre aux pires intempéries.

Roosevelt est l’homme qui, ayant reçu en pleine poitrine la balle d’un assassin, insista pour aller donner le discours qu’il avait préparé et dont la copie, pliée dans sa poche intérieure, avait amorti le choc. Il parla pendant près d’une heure, jetant par terre comme c’était son habitude les feuilles lues du discours, que les auditeurs s’arrachaient car on y voyait le trou de la balle et les gouttes de sang.

Oncle de Franklyn qui deviendrait président en 1930, Theodore est le président de l’irruption de la modernité, à la toute fin du XIXe siècle. D’abord champion de la lutte contre la corruption, cet homme d’une probité exemplaire était issu de la haute société, puis glissa progressivement à gauche à mesure que sa carrière se déroulait.

Il était aussi un as de l’art du possible, naviguant à travers les corrompus pour faire progresser l’éthique et composant avec les racistes pour aider la minorité noire.

Sur près de 2 500 pages fort bien écrites, on ne s’ennuie pas une minute avec cette force de la nature à la fois chasseur, écologiste avant l’heure, explorateur, biographe et bête de politique.

Je lui donne, et c’est très rare, cinq étoiles (sur cinq). *****

Ce contenu a été publié dans Choses lues, États-Unis par Jean-François Lisée, et étiqueté avec . Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !