Theodore Roosevelt: Découvrir un géant

TROOSEVELT-150x150Il y a des livres divertissants. D’autres, instructifs. Puis il y a ceux que je préfère. Ceux qui me font dire, lorsque je tourne la dernière page: « ça manquait à ma culture ».

Ma grande lecture de l’été fut l’imposante trilogie sur Theodore Roosevelt écrite par Edmund Morris. (Disponible en anglais seulement.) L’homme est plus grand que nature. Il est le volontarisme incarné, répondant au médecin qui lui demandait de se ménager qu’il allait faire exactement le contraire, puis quittant pour l’ouest américain encore sauvage chasser le bison et survivre aux pires intempéries.

Roosevelt est l’homme qui, ayant reçu en pleine poitrine la balle d’un assassin, insista pour aller donner le discours qu’il avait préparé et dont la copie, pliée dans sa poche intérieure, avait amorti le choc. Il parla pendant près d’une heure, jetant par terre comme c’était son habitude les feuilles lues du discours, que les auditeurs s’arrachaient car on y voyait le trou de la balle et les gouttes de sang.

Oncle de Franklyn qui deviendrait président en 1930, Theodore est le président de l’irruption de la modernité, à la toute fin du XIXe siècle. D’abord champion de la lutte contre la corruption, cet homme d’une probité exemplaire était issu de la haute société, puis glissa progressivement à gauche à mesure que sa carrière se déroulait.

Il était aussi un as de l’art du possible, naviguant à travers les corrompus pour faire progresser l’éthique et composant avec les racistes pour aider la minorité noire.

Sur près de 2 500 pages fort bien écrites, on ne s’ennuie pas une minute avec cette force de la nature à la fois chasseur, écologiste avant l’heure, explorateur, biographe et bête de politique.

Je lui donne, et c’est très rare, cinq étoiles (sur cinq). *****