L’intérêt manifesté par les Libéraux aux conditions de la nomination d’André Boisclair à New York m’a permis, ce mardi, de rappeler le temps pas si lointain mais heureusement révolu où le PLQ avait les deux mains sur le volant et sur la caisse de Post-It.
Verbatim :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je remercie la députée d’Anjou—Louis-Riel pour sa question, à laquelle j’ai répondu ce matin, mais ça me fait plaisir de répéter.
Effectivement, lorsque M. Boisclair a indiqué qu’il renonçait à cette permanence, nous l’avons dit au public. La première ministre l’a dit au public. Et il ne reste que la formalité de modifier le décret. Nous aurions pu le faire immédiatement, mais nous avons dit : Bien, il n’y a pas seulement cet aspect-là de la rémunération ou des conditions de travail du délégué général qui devrait être revu. On devrait se poser la question plus générale de qu’est-ce qui se passe lorsqu’un gouvernement va chercher, à l’extérieur de la fonction publique, des personnalités, et quel traitement il doit leur donner. Donc, on va attendre le rapport de ce comité pour modifier correctement le décret dans l’ensemble de ces considérations.
Pourquoi avons-nous cru bon de se poser cette question-là plus généralement sur les nominations? C’était la question de M. Boisclair, qui était pertinente, et effectivement la meilleure nouvelle de la semaine, c’était que, lorsqu’on a dit, parfois : Bien, les libéraux ont fait pire, les Québécois nous ont dit : Non, non, non, ne répondez pas : Les libéraux font pire, parce que vous, le Parti québécois, vous êtes ailleurs. Vous, vous êtes beaucoup mieux. Ce n’est pas une bonne réponse, de vous comparer au Parti libéral. Ce n’est pas le bon standard. Et ça, effectivement, j’avais trouvé ça très positif, le signal que la population nous avait envoyé.
Alors, pourquoi est-ce qu’on avait trouvé important de s’opposer plus généralement à la question? Bien, la réponse est dans cet article de Michel Corbeil du Soleil du 3 novembre 2012. Je le lis, tout simplement : «Les années de pouvoir libéral ont permis au cabinet de Jean Charest de procéder à 523 nominations partisanes dans les ministères et organismes du gouvernement. De mai 2003 à juin 2012, 101 postes ont été accordés à d’anciens députés ou candidats du Parti libéral, de son parti frère à Ottawa ou du Parti conservateur fédéral, l’ancien parti dirigé par M. Charest. Un des 101 emplois donnés à des anciens députés ou candidats est d’ailleurs allé à l’ancien sénateur Jean Bazin, qui avait été organisateur des conservateurs de Brian Mulroney et qui a été désigné président du conseil d’administration d’Investissement Québec par M. Charest. S’ajoutent 158 ex-attachés politiques ou cadres du Parti libéral du Québec qui ont hérité de places de dirigeants.» Et j’ajouterais parce que c’était à l’intérieur du ministère des Relations internationales, une ancienne conseillère de M. Charest, qui est devenue sous-ministre adjointe à vie, et qui a été nommée déléguée à Boston le jour du déclenchement de l’élection de 2012.
Imaginez l’absence d’éthique dans cette décision du Conseil des ministres dont était membre la députée d’Anjou—Louis-Riel. Alors, ce sont des décisions du Conseil des ministres où elle était présente, mais, en plus, on a cet article d’André Noël et Fabrice de Pierrebourg de LaPresse du 20 octobre 2010, alors, il manque deux ans d’administration du Parti libéral, M. Noël qui est maintenant à la commission Charbonneau, et ils ont fait le calcul pour démontrer que jusqu’à 85 % des personnes nommées à un conseil d’administration par le Parti libéral du Québec avaient déjà contribué à la caisse du PLQ, 85 %. Alors, Hydro-Québec, 18 des 21 personnes nommées, Loto-Québec, 10 sur 13, la SAQ, 12 sur 16, la RIO, 11 sur 14.
Selon une analyse moins exhaustive, les nominations de personnes qui ont contribué à la caisse libérale au pouvoir se comptent par dizaines à la SGF, à Services Québec, à Investissement Québec ou à la Régie de l’assurance maladie. Alors, c’est important de se poser la question plus générale du mode de sélection et du mode de rémunération des personnes qu’on nomme de l’extérieur de la fonction publique. Et d’ailleurs cet article cite plusieurs spécialistes de l’éthique. Luc Bernier, par exemple, à l’ENAP a déclaré : «Les libéraux n’ont pas inventé le système, c’est sûr, mais ils l’ont poussé à un degré exagéré. À compétences égales, on peut favoriser ses amis politiques. Mais, à 85 %, ça ne peut plus être à compétence égale». Même son de cloche du côté de Denis Saint-Martin de l’Université de Montréal qui déplore que«la sympathie partisane qui colore les nominations à l’extrême jette une ombre probablement injustifiée sur les compétences des administrateurs». Et il dit, M. Saint-Martin, qui est pourtant un ancien conseiller de Paul Martin au fédéral, il dit au sujet du régime libéral : «On se croirait au XVIIIe siècle dans une monarchie absolue à un âge prédémocratique». Et il y a eu l’affaire Bellemare, évidemment. Et il dit : «M. Charest a raté une belle occasion de réformer le processus de nomination aux emplois supérieurs». Mais, nous, on ne rate par l’occasion. On la saisit et on va le faire. Et c’est… Nous, on a appris de ça. On n’a pas eu besoin de 400… de 523 nominations partisanes pour le faire.
Merci, Mme la Présidente.
Salut Jean-François,
Merci pour tes courriels, depuis ton départ de Radio-Canada tu nous manques.
Avec ta chronique avec Céline Galipeau tu vois que Tacha se paye bien notre tête du haut de son trône à Toronto elle nous aime pas trop les petits Québécois, mais surprise pour une fois elle est tombée amoureuse de Parizeau.
Quelles surprises! Bonne semaine JF.
André Tremblay, Thetford Mines
Nous savons tous que le parti libéral est rempli de RIPOUX et une liste des nominations politiques devrait être publiée.
Bonjour M. le ministre Lisée,
C’est toujours avec plaisir que je lis et entends vos dire. D’ailleurs votre équipe est vraiment fameuse, avec M Drainville et M. Marois, merci. J’apprécie sentir que ceux et celles qui sont à la gouvernance soient attentif à la grande responsabilité qu’il leur ai offert de diriger notre province vers un plein épanouissement, avec honneteté, courage.
Depuis que ma mère c’est impliqué au Partie Québecois, dans les année 1970. J’ai appris comment pour la lutte du pouvoir toute était permis. Cela va d’annulation de bulletin de vote, a faire voter des personnes décedé…Le but étand d’être au volant de l’état pour ces dit parti, les conséquences étant désastreuse pour l’ensemble de notre collectivité lorsque le parti au pouvoir a des interets particuliés et non pas collectif -Je sais que M René Léveque a commencé par la lois 1 pour cette aspect- . Aujourd’hui , les révélations de la commision Charbonneau, et les 500 quelques nominations du dernier contrôleur de roue, resouligne l’importance de continuer dans les lois, règlement, règles de régie a faire une nettoyage, un ajustement signification pour permette au parlementaire d’être protégé contre ces interets autre que collectif.
Je vous souhait a vous et votre équipe de bon dénouement.
Merci
Pierre
@Barabra Ann St-Louis – « …L’économie, le chômage, les emplois, l’avenir économique… » cette information très pertinente est accessible à chaque jour, à plusieurs sources. Il suffit de s’abonner aux médias sociaux d’élus dans toutes les régions pour être à jour sur LES économies régionales et locales!
Aussi d’autres données concrètes:
http://www.stat.gouv.qc.ca/
M Lisée,
Depuis que le Parti Québécois est au pouvoir, je n’ai jamais autant entendu parler du Parti Libéral, nominations, déficit, manque de transparence, tricherie, statistiques à l’appui…
Il me semble que si vous êtes au pouvoir, même de façon minoritaire, c’est que la population était au fait de toutes ces informations, ne pensez-vous pas ?
Pourquoi tergiverser ainsi sur des faits qui n’apportent rien de nouveau dans l’arène politique, plutôt que de nous informer sur l’économie, le chômage, les emplois, l’avenir économique….Telle est mon opinion…
Merci beaucoup, M. Lisée, pour toutes ces informations qui nous aident à comprendre la situation.
D’accord pour les bonnes résolutions mais n’attendez pas les prochaines élections pour adopter une nouvelle façon de faire. On sait tous que lorsqu’arrive une élection, le rythme des nominations partisanes s’emballe et comme il n’est pas certain que vous soyez encore au pouvoir après l’élection… les nominations partisanes libérales pourraient reprendre…
Le super-lieutenant de la CAQ aurait voulu à tout prix mettre en lumière les nominations partisanes sous les « libéraux/conservateurs » de Jean Charest qu’il n’aurait pu faire mieux. Votre réponse à l’Ass Nat est aussi éclairante que pétante de vérité.
On pourrait résumer le passage de Jean Charest par le vocable: « monsieur nominations 101….
Merci monsieur le ministre Lisée. Je suis de ceux qui souhaitaient ardemment que vous plongiez en politique. Vous faites la preuve chaque jour que notre intuition était la bonne.
Bravo et merci Mr. Lisée,
J’ aurais aimée entendre les libéraux là-dessus! Mais…………..
Très intéressant d’avoir toutes ces statistiques de nominations libérales sous le règne de Jean Charest …. Le PQ fait figure de parent pauvre … Bravo pour cette remise en question et l’efficacité de la fonction publique s’en portera mieux …..