À voir: Oui, il faut voir Joker / Et il faut voir Our Boys

Je n’étais pas certain pour Joker. Le film allait-il être trop violent ? Allait-il être trop cynique ? Allait-il être, au contraire, ennuyeux, comme certains nous l’annonçait ?

Il est en tout cas captivant. Et, pour un sujet issu de la culture des super-héros, il sors du moule. Les équipes Marvel et DC nous ont habitués aux « origin stories ». La formule est connue: dans la première partie, on nous nous plonge dans les débuts d’un personnage pour nous en faire comprendre les motivations, la faille originelle, puis dans la seconde partie le héros mène un grand combat avec forces effets spéciaux.

Joker n’a pas de seconde partie. Je vous le dis car ça vous aidera à mieux suivre le rythme du film. Le scénariste et réalisateur Todd Phillips n’est intéressé qu’à la lente transformation de son personnage, un homme d’âge mur, un peu demeuré, clown à la pige et généralement heureux dans la vie, en une victime qui découvre la violence un peu par hasard et qui en tire une nouvelle confiance en lui. Dans ce Gotham city des années 1980, les compressions budgétaires font en sorte qu’il n’a plus accès à ses médicaments.

Il y a moins de violence dans Joker que dans beaucoup d’autres films. Il ne va pas à la cheville d’un Tarantino. Mais puisqu’on s’identifie à son personnage, sa violence nous apparaît en un sens comme justifiée, libératrice.

C’est un beau débat. Reste que la prestation de Joaquin Pheonix est remarquable. On ne pensait pas qu’une vedette de film de superhéros — ou dans ce cas de super-vilain — serait un jour dans la course aux Oscars. Cette fois, on dirait bien que ça y est !

Au cinéma.


La série Our Boys, sur HBO, est non seulement palpitante, elle nous entraîne dans la complexité du conflit israélo-arabe. Complexité politique, oui, mais surtout complexité humaine. Dans ce récit basé sur des faits réels, de jeunes orthodoxes juifs et de jeunes palestiniens sont plongés dans l’écheveau du conflit, de la crainte, de la rancoeur, de la religion aussi, des excès de la jeunesse. Leurs parents tentent de naviguer dans toutes ces turbulences.

Trois jeunes juifs ont été enlevés puis assassinés par un groupe palestinien. L’affaire enflamme les israéliens qui tiennent des séances de prières collectives. À l’aube, on trouve le corps d’un jeune palestinien, brûlé vif. S’ouvre l’enquête des policiers de la « Division juive », chargés d’enquêter sur les extrémistes juifs violents.

La série a été écrite à quatre mains, par un scénariste israélien et un palestinien. On nous rapporte que les discussions ont parfois été corsées. On en entend les échos dans dialogues vifs entre protagonistes.

Le policier juif est-il un traître à sa nation ? Le père du jeune palestinien assassiné a-t-il tort de faire confiance au procureur juif qui veut faire condamner les coupables ?

La série s’écoute en hébreu et en arabe, sous-titré en anglais (pour l’instant). Ça vaut la peine. Les jeunes acteurs sont stupéfiants.

Sur HBO.


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1 avis sur « À voir: Oui, il faut voir Joker / Et il faut voir Our Boys »

  1. Bonjour. Le film à voir, s’il est encore en salle, est un film de chez-nous : Menteur , avec Louis-José Houde. C’est drôle, bien tourné, on rit et sourit tout le long. Un beau film de fiction aussi. J’espère qu’il y aura une suite. Je le recommande à tous.

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