Avis de décès: Le fédéralisme d’ouverture

«Le pouvoir de dépenser exorbitant a donné naissance à un fédéralisme dominateur, un fédéralisme paternaliste qui est une menace sérieuse pour l’avenir de notre fédération.»

Ainsi parlait Stephen Harper, à Québec, en 2005. Ce qu’il appelait le « fédéralisme d’ouverture » était né. Il était bien chétif. Harper n’allait jamais remplir sa promesse de voter « un projet de loi qui imposera des limites explicites à l’utilisation du pouvoir fédéral de dépenser ». Il allait tenter, encore et encore, d’imposer une Commission canadienne des valeurs mobilières. Il refuserait de laisser gérer par Québec les sommes versées aux municipalités pour les infrastructures.

Monsieur 38 %

La famille fédéraliste a beaucoup de difficulté à saisir les rudiments de la démocratie. Récemment, je vous parlais dans ces pages de « Monsieur 66% », Justin Trudeau, qui estimait qu’un référendum sur la souveraineté du Québec,  ou même un amendement constitutionnel canadien, devait passer la barre des deux-tiers pour être accepté.

Voici que le bon docteur Philippe Couillard, nouveau chef libéral québécois, campe à l’autre extrême de l’échelle non-démocratique fédéraliste. Il a affirmé sans rire que le Québec pourrait adhérer à la constitution canadienne par… un simple vote à l’Assemblée nationale.

Le comité du Non, jour 1

10971064-300x279On peut lire dans La Presse de ce samedi deux éminents porte-paroles du nouveau Comité du Non: l’éditorialiste en chef, André Pratte (M. Harper doit dire « Non »), et l’ex chef du PLC, Stéphane Dion (L’indésirable dévolution).

Le débat n’est pas commencé, le gouvernement québécois n’a encore rien demandé, les propositions n’ont été ni étayées ni justifiées ni débattues, mais la réponse est déjà là: Non.

Pourquoi pas Stéphane Dion à la Cour suprême ?

téléchargementLe grand ami de l’autonomie québécoise, le député libéral Stéphane Dion, sera une des poids lourds du comité qui va aider Stephen Harper à choisir un bon juge venu du Québec pour la Cour suprême.

C’est une bonne nouvelle pour le trudeauisme et la centralisation. Pour le Québec, un peu moins.

Cette Cour suprême a récemment invalidé une loi sur les écoles passerelles, qui avait été adoptée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale. Oui, à l’unanimité !

Couple Québec/Canada: l’inconfort et l’indifférence

quebec-referendum-300x225Pour la fête du Canada, le sondeur IPSOS-REID a eu la bonne idée de faire en sorte que les Canadiens, du moins les deux peuples fondateurs, s’échangent des vœux.

Et on peut traduire la chose ainsi: « Je ne t’aime pas, moi non plus ! ».

En clair, la moitié des Canadiens anglais n’ont rien à cirer (I don’t really care) que les Québécois quittent le Canada. Pas seulement les Albertains (57%) mais aussi, ce qui est politiquement très significatif, les Ontariens (50%).