Les expulsions barbares (+ échanges avec le député solidaire Guillaume Cliche-Rivard)

De mauvaises langues accusent le député Sol Zanetti d’avoir atteint le summum de l’exagération en gonflant, puis dégonflant, une balloune depuis son siège de l’Assemblée nationale jeudi dernier. Je ne suis pas d’accord. Juste avant, en point de presse, un autre député solidaire avait fait pire.

Désenchantés

Saviez-vous que dans Jean-Talon, lundi, un électeur de 104 ans a participé au vote ? Également deux résidents de 103 ans et cinq de 100 ans. Il y a aussi ceux qui ne se sont pas présentés. Ainsi, le taux de participation des inscrits de 106 ans fut de 0 %. (Il n’y en avait qu’un.) Pour les 62 centenaires présents sur la liste électorale, donc présumés en état de voter, le taux de participation fut d’un peu moins de 25 %, la moitié du taux général, élevé, de 56 % pour la partielle. Je parie toutefois qu’il s’agit d’un record, qui sera battu à chaque cycle électoral à venir. L’impact politique du vieillissement se déploie devant nous, s’avançant — ce qui est désormais un spectacle rare — à la vitesse d’un glacier.

Maîtres chez nous

Les mots étaient forts. D’abord, « maîtres ». En 1962, date d’affichage du slogan, aucun Québécois (on disait « Canadiens français ») ne se pensait maître de quoi que ce soit. Les maîtres, on les connaissait : les multinationales britanniques, américaines, canadiennes. Ce serait donc complètement nouveau, presque impensable, de ne plus être qu’employés, subalternes, domestiques. Puis ce « chez nous » affirmait un espace singulier. Ce n’était plus le Canada, voire le Canada français. Il s’agissait du territoire du Québec, ni plus ni moins, qu’on prétendait maîtriser, y compris les patrons anglophones qui s’y pensaient jusque-là intouchables.

Pénurie de Labatt Bleue

Dieu a bien fait les choses, soutient un dicton breton, d’avoir planté un si grand nombre de pommiers dans un pays où les habitants adorent à ce point le cidre. » Pour aviser les salariés de l’État qu’il serait pingre, François Legault n’est pas tombé dans les pommes, mais dans la bière. Il a bien fait les choses, dans une nation où chaque personne en boit chaque année 77 litres. La métaphore est d’autant plus bienvenue qu’il s’agit de liquidités.

CAQ du matin, chagrin

L’équipe du changement… d’avis ?

Mercredi matin, tous ses calculs faits, l’argentier était formel : les Québécois convaincus que leur pouvoir d’achat s’était rabougri étaient dans l’erreur. Eric Girard, l’ex-banquier chargé de nos finances collectives et personnelles, affichait une sereine certitude : « cette année […], c’est pas nécessaire d’amener les chèques. C’est mathématique », expliquait-il au micro de Paul Arcand.