L ’erreur porno-politique de Rick Santorum

Le Républicain Rick Santorum rêve d’être président des États-Unis. Si Dieu lui accordait son vœu, il le remercierait en… interdisant la pornographie.

« L’Amérique souffre d’une pandémie de pornographie », écrit-il sur son site internet.  « La pornographie est toxique dans les mariages et les relations. Elle nourrit la misogynie et la violence contre les femmes. C’est un facteur qui contribue à l’essor de la prostitution et au trafic sexuel. » Critiquant la faiblesse de l’administration Obama, il annonce que, président, il désignerait un ministre de la justice qui ferait la guerre à ces obscénités.

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Santorum a peut-être raison sur le fond. Cependant il prend un réel risque politique avec cette position. Oui, un risque. Car le chemin de l’investiture républicaine passe par le vote des électeurs chrétiens évangélistes que Santorum veut attirer et représenter.

En théorie, ces électeurs sont évidemment horrifiés par le stupre et la fornication bassement commerciale. En théorie.

Mais en pratique, les églises évangéliques sont très préoccupées par le réel problème posé chez leurs ouailles par la consommation de porno.

Dans la population en général, 10% des hommes affirment avoir développé une accoutumance à la porno. Ils ne peuvent arrêter d’en consommer.

Chez les hommes évangélistes, la proportion monte à… 50%. (20% chez les femmes.) Ces chiffres proviennent de sources religieuses où les pasteurs  développent des programmes spécifiquement destinés à endiguer le fléau.

Le problème tactique de Santorum est donc très réel. Les fumeurs ont beau penser qu’ils devraient arrêter de fumer… un jour. Mais voteront-ils pour quelqu’un qui promet d’interdire les cigarettes, demain ?

Une promesse aussi nette sur l’élimination de la porno risque de repousser 50% des électeurs évangélistes masculins potentiels. Et peut-être un certain nombre qui, sans être accoutumés, sont des consommateurs occasionnels.

Les maisons de sondage oseront-elles inclure dans leurs questionnaires de sortie de vote une question sur l’impact de la porno dans le vote républicain ?

Ce serait osé, c’est sûr !

Selon le site Chrétien spécialisé Prodigals International:

5 out of every 10 men in the church are struggling with some issue concerning pornography
34% of churchgoing women said they have intentionally visited porn websites online
54% of pastors admitted to viewing Internet porn in the last year and 30% admitted viewing within the past month
50% of all Christian men are addicted to pornography
20% of all Christian women are addicted to pornography
60% of women admit to having significant struggles with lust

Ce contenu a été publié dans Présidentielle USA 2012 par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !