Vague à l’âme canadienne

Jean Charest est inquiet. Inquiet pour le Canada. Pour son avenir. « C’est une grave erreur de penser que le Canada va toujours exister sans que nous fassions par ailleurs des efforts. » Le fédéralisme ? Il y croit comme au premier jour. Mais il se sent bien seul. « Le problème, c’est pas notre système fédéral. Le problème, c’est qu’on semble avoir perdu le mode d’emploi. » L’ex-premier ministre du Québec et ex-aspirant premier ministre (conservateur) du Canada voit « plein d’enjeux sur lesquels le système fédéral devrait être efficace pour aider à régler les problèmes, puis non ! Ni au niveau fédéral ni au niveau provincial, les gens semblent capables de mettre à contribution ces outils-là pour résoudre les vrais problèmes, comme l’immigration et d’autres auxquels on est confrontés ».

Les déchireurs

Vous êtes au courant ? L’état des relations Québec-Canada n’est pas au beau fixe. « Dans les dernières décennies, le gouvernement fédéral a souvent agi unilatéralement, tantôt pour imposer ses volontés dans des champs de compétence provinciale, tantôt pour diminuer son financement aux provinces », nous apprend un document officiel.

Le Khmer bleu

Lorsque Stephen Harper a pris le pouvoir en 2006, une de ses tâches les plus délicates était de maintenir l’unité d’un caucus de 124 députés. Certains des membres provenaient de l’ancien Parti conservateur, plus centriste, d’autres de l’ancien Reform Party, plus radicalement conservateur.

Le député de Nepean-Carleton, Pierre Poilievre, avait 26 ans. Il était le plus jeune député de la Chambre. Chaque mercredi au caucus conservateur, il se présentait au micro pour prêcher la bonne parole du conservatisme fiscal.

L’immigration ? La faute au PQ !

S’il fallait choisir parmi les bévues du gouvernement Trudeau, il y aurait suffisamment de matière pour devoir la sérier. Dans la catégorie « déconnexion », on mettrait les vacances chez l’Aga Khan et chez l’ami milliardaire de la Jamaïque ainsi que le loufoque défilé de mode lors d’une visite en Inde. Dans la catégorie « inaptitude », il y aurait les délais de délivrance des passeports et la saga d’ArriveCAN. Sous « copinage », on trouverait les juteux contrats aux amis de McKinsey et compagnie, l’affaire SNC-Lavalin et celle de Mouvement UNIS. Dans la colonne « insouciance », il faudrait rappeler la promesse de 2015 de Justin Trudeau de créer de petits déficits qui se résorberaient d’eux-mêmes et sa lenteur à réagir à l’influence étrangère.

Dérives suprêmes (intégral)

Le juge en chef de la Cour suprême du Canada, Richard Wagner, a cru bon cette semaine nous donner son opinion sur les opinions que les députés et chroniqueurs québécois ont émis au sujet des opinions juridiques de son auguste tribunal.

Farouche partisan de la liberté d’expression, loin de moi l’idée de lui interdire d’opiner, ou de chicaner, à son gré. D’ordinaire les juges sont tenus à un devoir de réserve strict. Mais puisque c’est lui qui détermine ce qui est, ou n’est pas, acceptable en la matière, nous sommes en présence d’un circuit circulaire d’autorisation.