Obama a choisi son adversaire: Wall Street

hero_jointaddress_PS-0690-150x121La campagne électorale qui accouchera, dans neuf mois, d’une majorité ou d’une minorité démocrate au Congrès américain, a débuté hier soir.

Dans son discours sur l’État de l’Union, un président pas le moins du monde ébranlé par ses défaites politiques récentes, a mis la table pour l’affrontement à venir.

Il a choisi son adversaire: Wall Street. Il a été plus dur avec le monde financier qu’avec Al Qaida ! Au début, au milieu et à la fin du discours, il a critiqué les banquiers pour leur refus de se réformer et pour leur extravagants bonus. Il a promis de les taxer, de leur imposer des réglementations pour éviter une nouvelle crise. Il a proposé de serrer la vis à leur instrument privilégié: les lobbyistes. Il veut les forcer à dévoiler chacun de leurs contacts avec les élus et limiter leur capacité de contribuer à la caisse électorale des candidats au Congrès. Et il a juré d’opposer son véto à tout projet de loi du Congrès qui ne serait pas suffisamment mordante pour réformer le monde financier.

On a beaucoup parlé ces derniers jours du déclin des opinions favorables à son égard (50/50 pour l’essentiel) et de l’opposition à sa réforme de la santé (46 contre /31 pour).

Mais 71% des Américains pensent que l’État doit être plus sévère envers les banques. La même proportion estime qu’Obama n’est pas à blâmer pour les problèmes des États-Unis en ce moment.  Obama a ramé en ce sens en déclarant qu’il avait « détesté » avoir à adopter le plan de sauvetage des banques l’an dernier. « Ce fut aussi populaire qu’un traitement de canal », a-t-il dit. Voilà des éléments qui, combinés, mettent le président du bon côté de l’opinion.

Devant lui, pendant son discours, les Démocrates ont applaudi,  mais pas les Républicains, qui confirment ainsi exactement le rôle qu’Obama les accuse de jouer: celui des alliés des banques et des lobbyistes.

Le président a, ces jours derniers, remanié son équipe pour prendre le contrôle de la campagne de l’automne. Il sait que les Républicains au Sénat ne lui donneront aucune des réformes qu’il appelle de ses voeux. Il ira donc en appel. Devant l’électorat. En novembre.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !