Les référendums fantômes

Il ne sera pas nécessaire de prévoir une réserve de maïs soufflé en prévision de la soirée référendaire sur l’immigration. L’évocation — on n’ose pas dire « menace » — par François Legault d’un appel aux urnes pour forcer la main de Justin Trudeau en la matière avait la consistance du Jell-O. Je prends donc un risque minime en classant ce référendum dans la catégorie méconnue des référendums fantômes, ces non-consultations qui ont (ou n’ont pas) jalonné notre histoire.

Les accents gaulliens de Gabriel Attal

Les parlementaires québécois suivaient avec attention, jeudi, le discours du premier ministre français. Les mots choisis étaient forts, offrant aux liens franco-québécois une couleur d’éternité, de jeunesse éternellement renouvelée. Il se passa quelque chose lorsque l’invité d’honneur déclara ce qui suit : « Certains pensaient sans doute que le français avait pour vocation à disparaître de la carte de l’Amérique du Nord. Ils ne connaissaient pas les Québécois… »

Francoblanchiment (et la réponse de l’OQLF)

Dans une conversation, un interlocuteur vous balance : « De toute façon, on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres ! » Mon conseil est de poliment changer de sujet. Cette personne ne sait pas de quoi elle parle. Il est rarissime, dans le débat public, qu’un faux chiffre soit utilisé. Il arrive qu’une statistique soit brandie comme la seule valable, alors que d’autres offrent un éclairage différent, et aussi légitime, d’une même réalité. Le chiffre n’est pas en cause. Il est franc. Il dit ce qu’il a à dire. Les paumés des statistiques sont ceux qui ne savent pas ce que le chiffre veut dire, ou qui dédaignent la lecture des méthodologies.

Sauver Canadian Tire ? Vraiment ?

Un spectre hante le Québec : le spectre de la nette prédominance du français. En juin 2025, sur toutes les devantures commerciales, presque tout ce qui est lisible devra être, pour les deux tiers, en français. Les autres langues, dont la plus envahissante, ne pourront plus avoir la part du lion. Sauf pour ceux qui ont choisi comme emblème commercial un nom propre — Tim Hortons, McDonald’s, Reitmans. Une désignation anglaise, comme Holiday Inn, devra être entourée de mots puisés dans la langue de Vigneault cumulativement deux fois plus imposants. Pour Holiday Inn sont disponibles : eau courante, chauffage inclus, télé couleur et lit d’eau sur demande.