L’avalée

Voilà, c’est fait. Valérie Plante a été avalée. La machine à peur activée en permanence par l’establishment anglophone, le Conseil du patronat et la Chambre de commerce chaque fois que le Québec veut affirmer son caractère francophone (ou ses valeurs laïques) a fini par engloutir la mairesse. Devenue elle-même rouage de l’engin, elle déclarait mercredi que la politique québécoise envers les universités anglophones était « une attaque directe contre Montréal ». Comment arrive-t-elle à faire s’équivaloir le sort de deux universités, McGill et Concordia, à « Montréal » ? C’est qu’elles « contribuent directement à la vitalité économique du coeur du centre-ville ». Alors, dit-elle, « pénaliser les universités anglophones, no thanks ! ».

« French touch »

C’était au temps lointain du printemps 2022. La presse anglophone, les directeurs des cégeps Dawson et autres, le Parti libéral du Québec annonçaient la catastrophe. Imaginez : le gouvernement québécois allait obliger les cégépiens anglos à subir non pas deux cours de français, comme c’était déjà le cas, mais cinq. De français ou, pire, en français. Cela allait mettre en péril la carrière de ces pauvres élèves, désemparés face à un idiome étrange, pour tout dire indéchiffrable. Leurs résultats allaient en pâtir, notamment leur « cote R », sésame qui ouvre, ou verrouille, la porte des meilleures universités. Anglos, il va sans dire.