« French touch »

C’était au temps lointain du printemps 2022. La presse anglophone, les directeurs des cégeps Dawson et autres, le Parti libéral du Québec annonçaient la catastrophe. Imaginez : le gouvernement québécois allait obliger les cégépiens anglos à subir non pas deux cours de français, comme c’était déjà le cas, mais cinq. De français ou, pire, en français. Cela allait mettre en péril la carrière de ces pauvres élèves, désemparés face à un idiome étrange, pour tout dire indéchiffrable. Leurs résultats allaient en pâtir, notamment leur « cote R », sésame qui ouvre, ou verrouille, la porte des meilleures universités. Anglos, il va sans dire.  

Opération « Kill McGill ? »

C’est terrible. Le principal lobby anglo-québécois nous avait avisés, il y a 18 mois, de l’opération caquiste « d’éradication » de la communauté anglophone. Accélérant la cadence, le gouvernement vient de déployer, écrivent les éditorialistes de l’auguste Montreal Gazette, une stratégie « punitive, destructrice, politique et paroissiale, visant à démolir les institutions de la communauté anglophone ». Un des chroniqueurs du journal a surenchéri : c’est « Kill McGill ». De grands noms du commentariat torontois parlent de « vandalisme » et de « tyrannie ». S’inspirant d’un sketch de Monty Python, le plus imagé a présenté la CAQ comme « pétant dans la direction générale du Canada » ; il appelle Ottawa à une réaction fiscale punitive.