La mission impossible d’Erin O’Toole

Cher Erin,

Je m’empresse de vous écrire en votre qualité de chef du Parti conservateur par le biais du Devoir car je crains que, si je mettais ma missive à la poste, elle ne vous parviendrait qu’après que vous ayez été démis de vos fonctions. Et comme, à tout prendre, je vous préfère à votre prédécesseur Andrew Scheer et à votre aspirant successeur Pierre Polièvre, il n’y a pas une minute à perdre.

NPD au Québec : le chant du Singh ? (Intégral)

Homme de gauche, j’admets avoir eu un faible pour les chefs du NPD. Pour leur combat contre l’inégalité, pour les victimes, les oubliés, les méprisés. J’appréciais en particulier David Lewis, chef néo-démocrate de ma jeunesse. Il avait inventé l’expression « corporate welfare bums » — les compagnies repues des subventions de l’État. En Octobre 1970, à contre-courant d’une opinion publique déchaînée, le seul chef de parti ayant eu le cran de s’opposer à la Loi sur les mesures de guerre était celui du NPD, Tommy Douglas. 

Prisonniers de la monarchie ?

Lorsque Charles de Gaulle est descendu du navire Colbert, en juillet 1967, il a mis pied en terre fédérale, le port de Québec. Le gouverneur général du pays l’attendait. Bien que le Ô Canada ait été choisie, l’année précédente, comme hymne du pays, la fanfare militaire joue God Save The Queen. Le protocole l’exige, car on est en présence du représentant de la Reine. La foule de Québécois réunis pour assister à l’arrivée du Général se met à huer la ritournelle monarchiste et à tenter de l’enterrer en chantant La Marseillaise.

Monsieur Trudeau: Faites l’histoire !

Réélu majoritaire en 1980, votre père, Pierre Elliott Trudeau, avait alors annoncé que ce mandat, probablement final, serait « éclatant, pas fade ». (« With a bang, not a whimper », paraphrasant à l’inverse le poète T. S. Eliot.) Entre autres, il avait offert au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Ed Broadbent, d’entrer au gouvernement. « Je prendrai cinq ou six ministères », avait répondu le chef néodémocrate. « Vous les avez ! » avait rétorqué votre père.

(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)

Le Bloc et le noeud gordien

Je n’ai toujours pas trouvé, dans les ventes de garage, un des t-shirts produits par le Bloc québécois en 1993 où on lisait : « Ceci est la première et la dernière élection du Bloc Québécois. » Ce n’était pas de la naïveté. C’était de l’optimisme. À l’époque, l’indépendance semblait à portée de main. Manquait sur le vêtement un astérisque renvoyant à des petits caractères : « À condition que l’indépendance soit faite avant la prochaine élection fédérale. »